François Bayrou va enfin lancer le chantier de la proportionnelle

Le Premier ministre recevra les représentants des forces politiques, les uns après les autres, à partir de mercredi. Il compte avancer malgré les divisions.

Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
François Bayrou veut modifier le mode de scrutin des législatifs depuis des années. (VINCENT ISORE / MAXPPP)
François Bayrou veut modifier le mode de scrutin des législatifs depuis des années. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

François Bayrou en a fait son combat politique au fil du temps. Désormais à Matignon, parviendra-t-il à changer le mode de scrutin aux législatives ? Le patron du MoDem a réclamé aux présidents successifs, à Nicolas Sarkozy, François Hollande, Emmanuel Macron, de changer de mode de scrutin, pour que chaque parti soit mieux représenté, en obtenant un nombre de sièges à l'Assemblée nationale proportionnel au nombre de voix obtenues, une liste unique, et non plus une élection d'un député par circonscription. C'est donc en chef de gouvernement qu'il s'apprête à recevoir mercredi les représentants des forces politiques dans un cadre officiel, pour évoquer, avec eux, cette possible évolution.

Sauf que les avis sont à l'image de la classe politique : ils divergent. Petit tour d'horizon : le RN y est favorable depuis très longtemps, surtout quand le parti avait peu de députés, ce qui est moins le cas désormais. Marine Le Pen, à la tête du groupe au Palais Bourbon, en fait malgré tout une condition de non censure. Les écologistes et les insoumis sont pour, mais les socialistes sont partagés. Pourtant, dans l'esprit de certains, cela "casserait les chaînes" qui les lient à La France insoumise, aux accords électoraux pour sauver leurs sièges. Des cadres de la coalition gouvernementale rêvent de totalement détacher les socialistes du reste du Nouveau front populaire pour créer une grande alliance, ce qui agace les plus à gauche qui freinent sur la proportionnelle.

Freinage à l'extrême gauche et à droite

Freinage aussi à droite. Même au sein du gouvernement, la figure Les Républicains Bruno Retailleau n'est pas pour. "Ça va simplement casser notre lien avec les électeurs, nous déconnecter, s'énerve auprès de franceinfo un député du camp présidentiel, et puis l'Assemblée est déjà fracturée, les coalitions resteront impossibles à trouver". Pour lui, François Bayrou en ferait une question personnelle : "Le Premier ministre veut surtout entrer dans l'histoire, mais il n'irait pas jusqu'à risquer son avenir à Matignon pour ça". Surtout qu'en plus de s'accorder sur le principe, il faut le faire sur le type de proportionnelle, les modalités et faire passer un texte au Parlement. Autant vous dire que ça pourrait encore prendre pas mal de temps.

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