Budget 2026 : les députés se préparent à une "guerre de tranchées"

De longues semaines d'examen du budget pour 2026 attendent les députés à partir de lundi. Avec, cette année, cette nouvelle donne : le Premier ministre Sébastien Lecornu s'est engagé à ne pas utiliser l'article 49.3 de la Constitution.

Article rédigé par Pierrick Bonno
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'Assemblée nationale lors de la déclaration de politique générale du Premier ministre Sébastien Lecornu, le 14 octobre 2025 (THOMAS SAMSON / AFP)
L'Assemblée nationale lors de la déclaration de politique générale du Premier ministre Sébastien Lecornu, le 14 octobre 2025 (THOMAS SAMSON / AFP)

C'est une véritable "guerre de tranchées" qui se prépare dans l'hémicycle : chaque groupe politique va tenter de modifier la copie du gouvernement, d'arracher des victoires politiques puisque sans 49.3 possible, c'est la version amendée, issue des débats, qui sera théoriquement soumise au vote à la fin de l'année.

"Patchwork ou budget Frankenstein, appellez ca comme vous voulez mais ce budget ne va ressembler à rien", craint un macroniste quand un député devenu ministre prévient : "Il faut veiller à ce que les débats ne partent pas dans le décor". Traduction : que l'objectif de réduction du déficit soit respecté. Le PS de son côté compte bien obtenir d'autres victoires que la suspension de la réforme des retraites. "Le plus dur commence, admet le chef de file des socialistes Olivier Faure. Il faut qu'on transforme ce budget en quelque chose d'acceptable." Les socialistes veulent notamment revenir sur l'année blanche, le gel des prestations sociales. Ils vont aussi tenter de réintroduire la taxe Zucman sur les hauts patrimoines.

Cette éventualité est absolument rejetée par la droite, et l'extrême droite. Le RN va présenter jeudi un contre-budget. Objectif principal pour les troupes de Marine Le Pen : remettre le sujet de l'immigration sur la table. L'AME, notamment, l'Aide médicale d'Etat pour les sans-papiers. Le Rassemblement national veut la supprimer. Mais c'est une ligne rouge pour la gauche. 
 

Les débats risquent de s'éterniser

Il y aura des discussions à rallonge, des séances qui vont s'éterniser, et des débats pied à pied, amendement par amendement. Ce qui fait déjà craindre au président de la commission des Finances, l'insoumis Eric Coquerel, un dépassement des délais constitutionnels, ce qui conduirait l'exécutif à légiférer par ordonnances. En attendant, les députés vont devoir être présents tout le temps dans l'hémicycle pour pouvoir peser sur les votes. Cela va faire bizarre notamment aux LR et aux macronistes qui avaient largement déserté leurs bancs l'an dernier. Un cadre de Renaissance prévoit déjà de passer ses week-ends à Paris : "Il va falloir qu'on s'organise. Mais la difficulté, c'est qu'on ne sait pas quand telle ou telle mesure sera votée dans l'hémicycle."

Quel sera le résultat à la fin des discussions ? Un cadre macroniste n'y va pas par quatre chemins : "Ce budget, à la fin, personne ne le votera et tout le monde regrettera le 49.3".

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.