Pouvoir d'achat : pour quelles raisons le prix des carburants remonte, alors que le cours du pétrole baisse ?

Cette hausse du prix des carburants s’explique par la fin des promotions, la reprise des marges des distributeurs et l’augmentation des coûts de distribution. Les analystes estiment néanmoins qu’elle ne devrait pas se prolonger durablement.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les opérations ‘’carburants à prix coûtant’’ organisées pendant les vacances par certaines enseignes de la grande distribution comme Leclerc, sont désormais terminées (photo d'illustration, le 19 mars 2025). (G?RARD HOUIN / MAXPPP)
Les opérations ‘’carburants à prix coûtant’’ organisées pendant les vacances par certaines enseignes de la grande distribution comme Leclerc, sont désormais terminées (photo d'illustration, le 19 mars 2025). (G?RARD HOUIN / MAXPPP)

Après une trêve pendant les vacances, les automobilistes s’en aperçoivent depuis un peu plus d’une semaine : le prix des carburants à la pompe repart à la hausse. Cette évolution a été particulièrement flagrante la semaine dernière alors que les vacanciers automobilistes avaient bénéficié de prix en baisse pendant la trêve estivale. Les toutes dernières données, publiées lundi 15 septembre, par le ministère de la Transition écologique le montrent, le litre de super sans-plomb a pris plus de trois centimes d’euros en l’espace d’une semaine (1,69 euro le litre en moyenne). Idem pour le diesel avec un litre de gazole à 1,61 euro, en hausse lui aussi de trois centimes. Le sans-plomb 98 a pris 2,6 centimes à 1,78 euro le litre. Dans tous les cas, on est au plus haut depuis la fin du mois de juin 2025.

Pourtant, les cours du pétrole sur le marché mondial sont en baisse. Dans les faits, le pétrole brut de Mer du Nord (le Brent, la référence en Europe) a reculé de 80 centimes par baril. En réalité, le prix mondial du pétrole n’est qu’une composante du prix final du carburant raffiné appliqué à la pompe. Le baril ne représente que 30% du prix payé par le client final : l’automobiliste. Le reste, ce sont les taxes, les frais de raffinage, etc.

La fin des promotions 

Ces paramètres ont poussé à la hausse le prix de l’essence en l’espace d’une semaine seulement, mais plusieurs autres facteurs sont intervenus. L'arrêt des offres promotionnelles, les opérations ‘’carburantes à prix coûtant’’ organisées pendant les vacances par certaines enseignes de la grande distribution (Leclerc notamment). Dorénavant, les distributeurs reprennent leurs marges. Parallèlement, l’Union française des industries pétrolières (UFIP) fait ressortir une augmentation des coûts de distribution comme les frais de main-d’œuvre, le transport de carburant, etc.

Cette hausse du prix des carburants pour les automobilistes ne va pas forcément durer. Les analystes du secteur plaident plutôt pour le contraire. Malgré un nouveau régime de sanctions américaines et européennes contre la production de pétrole russe, cette hausse actuelle ne devrait pas être durable.  Le moteur économique mondial tourne au ralenti et a besoin de moins de pétrole pour faire tourner la machine. Cela doit permettre d’éviter normalement toute tension sur les prix de marché et donc sur les étiquettes à la pompe.

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