L’Airbus A320 détrône le Boeing 737 sur le marché mondial

L’avion européen devient l’appareil le plus vendu à travers la planète, face à son grand concurrent historique américain Boeing.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un Boeing 737 d'United Airlines (en haut) atterrit à côté d'un Airbus A320 d'Interjet, à l'aéroport international de San Francisco, le 24 avril 2019. (JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA via AFP)
Un Boeing 737 d'United Airlines (en haut) atterrit à côté d'un Airbus A320 d'Interjet, à l'aéroport international de San Francisco, le 24 avril 2019. (JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA via AFP)

Cela se joue à quelques exemplaires près, mais suffisamment pour que le constructeur aéronautique européen dame le pion à son grand concurrent historique américain. Concrètement, à la fin septembre, depuis qu’ils existent, Airbus a livré 12 257 exemplaires de son A320 contre 12 254 pour le 737 de Boeing. Trois exemplaires font la différence mais cela suffit à marquer les points en faveur d’Airbus.

Les deux appareils ont toujours été au coude-à-coude sur le marché international, sans avoir pour autant le même âge. Ils ont 20 ans d’écart. Le premier Boeing 737 a été livré en 1968, l’A320 d’Airbus, lui, est entré en exploitation en 1988. Depuis leur premier vol, les deux familles d’appareils ont connu des mises à jour importantes, en particulier au niveau des moteurs et de leurs composants. D’abord pour réduire leur consommation en carburant, puis leur impact sonore.

Mais cela ne suffit pas à expliquer la différence commerciale au profit d’Airbus. Les circonstances économiques ont aussi joué beaucoup. Les livraisons de Boeing 737 ont été brutalement interrompues pendant près de deux ans dans le monde entier après deux terribles accidents du 737 Max, en 2018 et 2019. Deux crashs qui ont fait au total 346 morts parmi les passagers de Lion Air et EgyptAir. Difficile de se relever après une telle épreuve, d’autant plus que quelques incidents mécaniques en vol ont suivi et conduit le régulateur aérien américain à ralentir les cadences de production.

Un carnet de commandes bien rempli

Airbus peut-il profiter de la situation pour prendre encore plus d’avance sur son rival américain ? Le malheur des uns ne fait pas le bonheur des autres. Airbus le sait très bien et ne joue pas sur ce terrain, car une conjoncture dégradée peut tout remettre en question du jour au lendemain pour tous les acteurs.

Mais les chiffres sont là : l’avionneur européen a le vent en poupe. Il vient d’ailleurs de renforcer ses infrastructures à Toulouse, et va étendre ses usines et ses aires d’essais de 18 hectares, d’ici 2028. Il s’agit de suivre l’augmentation des commandes et donc la fabrication d’appareils, notamment l’A321 et l’A350. Airbus affiche aujourd’hui un carnet de commandes proche de 9 000 avions par les compagnies aériennes du monde entier, l’équivalent de 10 ans de travail. Tout cela dans un contexte concurrentiel de plus en fort avec la montée en puissance notamment du constructeur aéronautique chinois Comac ou le brésilien Embraer.

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