Une campagne pour lutter contre la surconsommation d’anxiolytiques et de somnifères en France

Le constat est connu. Les Français sont de gros consommateurs d'anxiolytiques et de somnifères. Mais pour l'Agence de sécurité du médicament, ces traitements sont parfois utilisés à mauvais escient et comportent des risques.

Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les médicaments anxiolytiques ou pour le sommeil sont trop et mal consommés en France (photo d'illustration). (PIERRE ROUANET / MAXPPP)
Les médicaments anxiolytiques ou pour le sommeil sont trop et mal consommés en France (photo d'illustration). (PIERRE ROUANET / MAXPPP)

L'Agence de sécurité du médicament lance jeudi 10 avril une campagne de sensibilisation pour alerter sur les risques qui sont associés à la surconsommation de benzodiazépines, les médicaments contre l'anxiété ou contre l'insomnie comme le Xanax, Lexomil, Imovane, Temesta, pour n'en citer que quelques-uns.

Une vingtaine de médicaments de ce type sont commercialisés en France depuis les années 1960. Et les Français en consomment énormément : neuf millions d'utilisateurs, 34 gélules ingérées par habitant et par an en moyenne. La France est ainsi le deuxième pays européen consommateur de benzodiazépine derrière l'Espagne et loin devant l'Angleterre ou l'Allemagne.

Les - de 25 ans et les + de 65 ans visés

Le principal message de la campagne de sensibilisation lancée par l'ANSM est qu’on les consomme trop longtemps. L'agence de sécurité du médicament cible notamment les professionnels de la santé mais aussi les moins de 25 ans chez qui la consommation d'anxiolytique ou de somnifère a tendance à augmenter. Autre population visée, les plus de 65 ans qui représentent la moitié des patients utilisant ces traitements. 

Des publicités dans la presse, des affichages sur les taxis et des vidéos sur les réseaux sociaux vont être diffusées, diffusant des messages du type : "Les médicaments pour l’anxiété c’est pour une courte durée, voir ses potes c’est non-stop".

Une campagne de sensibilisation lancée le 10 avril 2025 par l'ANSM pour alerter sur les risques liés à la surconsommation de médicaments contre l'anxiété ou contre l'insomnie. (ANSM)
Une campagne de sensibilisation lancée le 10 avril 2025 par l'ANSM pour alerter sur les risques liés à la surconsommation de médicaments contre l'anxiété ou contre l'insomnie. (ANSM)


Pour l'ANSM, les anxiolytiques ne devraient pas être utilisés plus de trois mois, les somnifères pas plus de trois semaines. Or, au moins 40% des patients, soit plus de trois millions de personnes sont traités sur des durées non conformes. Et il y a des effets secondaires. Addiction, somnolence, perte de mémoire, perte d'équilibre... avec évidemment des risques si le patient prend la route.

Les autorités de santé préconisent donc de respecter les durées de traitement. Ces traitements doivent rester temporaires, sur une courte durée et il faut également miser sur les alternatives,  le sport, les activités relaxantes et la méditation, par exemple, et limiter les excitants comme le café, l'alcool ou le tabac.

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