L'introduction de nouveaux ours dans les Pyrénées reste nécessaire pour garantir la survie de l'espèce, selon les associations environnementales
Alors qu'un des chasseurs qui comparaît mardi et mercredi devant le tribunal correctionnel de Foix, est jugé pour avoir abattu l'ourse Caramelles dans les Pyrénées, 30 ans après le début de la réintroduction du plantigrade en France, l'espèce n'est pas sauvée.
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Plus de trois ans après la mort de l’ourse Caramelles dans les Pyrénées, tuée par balle, 17 chasseurs comparaissent mardi 18 et mercredi 19 devant le tribunal judiciaire de Foix. Un procès qui risque de raviver le débat entre les pro et les anti-ours, 30 ans après le début de leur réintroduction en France.
Ziva, Melba et Pyros… Ce sont les noms des premiers ours slovènes réintroduits dans les Pyrénées à la fin des années 90 pour restaurer une population menacée d’extinction. Au total, 11 ours ont été relâchés entre 1996 et 2018. Leur population est ainsi passée de 20, le niveau le plus bas, à 83 ours lors du dernier comptage. Ils sont installés dans les Pyrénées. Mais l'espèce n’est pas sauvée pour autant. La disparition d’une femelle reproductrice comme Caramelles est très préjudiciable pour la survie de l'espèce, explique Julie Raover, l’avocate des 12 associations qui se sont constituées parties civiles dans ce procès.
Il faut introduire de nouveaux ours pour garantir la survie de l'espèce. Pour qu’une espèce soit restaurée, il faut tenir compte de ce qu’on appelle "la population efficace", souligne Alain Reynes, directeur de l'association Pays de l’Ours. Cette "population efficace", c’est la part des ours capables à la fois de se reproduire et d’apporter de la diversité génétique.
On compte aujourd’hui une dizaine d’ours "efficaces" en France, mais il en faudrait 50 pour éviter des phénomènes de consanguinité, explique cet expert. Il faudrait donc en introduire d’autres. Les associations environnementales rappellent également que l’État, dans le cadre de son plan de sauvegarde 2018-2028, s’est engagé à remplacer rapidement tous les ours dont la mort est d’origine humaine : ils sont à ce jour quatre dans ce cas-là.
Une cohabitation difficile avec les éleveurs
Certains éleveurs de brebis se plaignent d’attaques d’ours sur les troupeaux, environ 500 par an. Mais les défenseurs du plantigrade indiquent que ces attaques n'entraînent que 2 ou 3% de la mortalité des brebis dans les pâturages, ces dernières étant avant tout victimes de chutes mortelles, d’attaques de parasites ou encore de chiens errants.
Les solutions pour protéger les troupeaux sont connues. Ce sont les mêmes que pour le loup : recours à des bergers, utilisation de chiens de protection et regroupement des troupeaux la nuit dans des enclos électrifiés. La cohabitation avec l’ours est tout à fait possible, répètent les associations environnementales. Elles citent l’exemple de ce qui se passe en Espagne, Slovénie, Croatie ou encore en Italie.
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