Taxe sur les billets d’avion : “Il y aura des villes qu’on desservira moins ou plus” en France, prévient le directeur général d'easyJet France

La Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam) alerte à propos d’un ralentissement de la croissance du trafic aérien en France, en raison de la hausse de la taxe sur les billets d'avion. “Il y aura des villes qu’on desservira moins ou plus” en France, annonce Bertrand Godinot, directeur général d'easyJet France.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Bertrand Godinot, directeur général d'EasyJet France (FRANCEINFO)
Bertrand Godinot, directeur général d'EasyJet France (FRANCEINFO)

La Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam) alerte à propos d’un ralentissement de la croissance du trafic aérien en France, en raison de la hausse de la taxe sur les billets d'avion. "Il y aura des villes qu’on desservira moins ou plus" en France, annonce Bertrand Godinot, directeur général d'Easyjet France.

L'augmentation de la taxe sur les billets d'avion, adoptée en même temps que le budget de l'État en février 2025, a fait passer la taxe de 2,63 euros à 7,30 euros pour un billet en classe économique de la France vers l'Europe. Le secteur aérien est contributeur à plus de 4 milliards d’euros de taxes en France par année et les taxes sur les billets d’avion représentent 800 millions d’euros.

"Avec l’augmentation des taxes, les vols domestiques sont devenus plus chers. L’été, une famille de 4 qui part de Paris à Ajaccio aura quasiment 300 euros de taxes sur son billet d’avion. Donc cela impacte un certain nombre de vols vers des destinations domestiques", explique Bertrand Godinot, directeur général d'easyJet France.

"Sur les vols domestiques, on est revenu, en France, au niveau de 1985, c’est un recul important."

Bertrand Godinot

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"Tout le développement s’est fait sur l’international. Donc, effectivement, il y aura des villes qu’on desservira moins ou plus, ce qui pose un vrai problème pour la connectivité de certaines régions françaises."

Il y a plus de taxes si l’on part en France qu’à l’étranger. "Les taxes s’appliquent sur le vol aller et sur le vol retour et vous aurez en plus des taxes supplémentaires sur la TVA, les nuisances sonores, la compensation carbone spécifique, qui ne s’appliqueront pas sur les vols internationaux de la même façon." On s’aperçoit que la rentabilité sur les vols domestiques, comme Toulon, Biarritz… "devient assez compliquée et l'appétence des clients est sur des destinations un peu plus lointaines. Donc, c’est un mélange d'offres et de contraintes fiscales," insiste Bertrand Godinot.

À cela s’ajoutent des demandes plus fortes pour des destinations lointaines. "On voit un développement très fort vers le soleil du Sud, avec notamment le Maroc, l’Egypte, mais on voit aussi un phénomène avec des pays plus au Nord, avec un développement assez fort sur l’Islande notamment." easyJet a donc décidé de se développer à l’international, notamment au Maroc.

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