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Édito
Nouvelle-Calédonie : la fin des illusions pour l'exécutif français ?
Le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS), principale alliance indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, devrait officialiser mercredi son rejet de l'accord de Bougival, signé mi-juillet avec l'État et les non-indépendantistes.
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Il y a exactement un mois, on parlait de compromis historique. Le choix du courage et de la responsabilité l'avait emporté, entendait-on du côté de Matignon et du ministère des Outre-mer. Emmanuel Macron avait même déclaré que la Nouvelle-Calédonie ouvrait une nouvelle page de son avenir dans un lien serein avec la France. Mais si l'accord de Bougival devait permettre la création d'un État calédonien intégré à la France et d'une nationalité calédonienne indissociable de la nationalité francaise, il ne réglait pas la question centrale du droit à l'autodétermination, principale revendication côté kanak.
Impensable, inimaginable, inaudible pour les loyalistes qui restent majoritaires dans l'archipel. Trois jours après l'accord de Bougival, Manuels Valls avait d'ailleurs précisé que le plus dur restait à faire. En fait la Nouvelle-Calédonie est confrontée à deux logiques qui s'opposent depuis des décennies : le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, défendu par la minorité kanak, et le principe d'un homme égale une voix, revendiqué par les loyalistes. Deux logiques qui font que la Nouvelle-Calédonie est toujours dans l'impasse.
Un double échec
Ce rejet par le FLNKS des accords de Bougival qui semble se profiler, serait donc un double échec. D'abord pour les habitants de l'archipel, quel que soit leur positionement politique. Car, bien sûr, ce que l'on craint à Nouméa, c'est le retour de la violence, un nouveau 13-Mai, date à laquelle avaient débuté en 2024 les émeutes qui avaient fait 14 morts. Le spectre de 2024 mais aussi celui des années 1980, avec des dizaines de victimes, et point d'orgue de ces affrontements, l'épisode de la grotte d'Ouvéa en 1988.
Un échec également pour l'exécutif. Manuel Valls a prévu de se rendre la semaine prochaine en Nouvelle-Calédonie. "Je ne me résigne pas", a-t-il déclaré. Il n'empêche, l'ancien Premier ministre joue gros sur ce dossier. Nommé en décembre 2024 aux Outre-mer, il savait qu'il serait très attendu. L'ex-socialiste joue tout simplement une partie de sa crédibilité politique, tout comme Emmanuel Macron. Alors que les négociations s'embourbaient au printemps dernier, le président s'était personnellement engagé sur ce dossier calédonien, pilotant en sous-main les rencontres de Bougival. Cette impasse aujourd'hui est donc aussi son échec. Le Caillou (surnom donné à la Nouvelle-Calédonie) est une nouvelle fois à la croisée des chemins.
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