Édito
Budget 2026 : RN, PS et bloc central s’affrontent dans une partie de poker politique autour de la dissolution

Sébastien Lecornu entame ses premières négociations budgétaires, sous la menace d’une dissolution réclamée ouvertement par le RN . Le PS, fort d’un rapport de force favorable dans les sondages, assure n’en avoir "même pas peur", même si l’union de la gauche non mélenchoniste reste loin d’être acquise.

Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une vue générale de l'hémicycle de l'Assemblée nationale lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, le 9 octobre 2024 à Paris. (DIMITAR DILKOFF / AFP)
Une vue générale de l'hémicycle de l'Assemblée nationale lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, le 9 octobre 2024 à Paris. (DIMITAR DILKOFF / AFP)

À peine arrivé à Matignon, mercredi 10 septembre, Sébastien Lecornu commence ses négociations en vue du budget et le gros morceau, ce sera donc avec la gauche hors LFI, notamment avec le PS. Si le Premier ministre échoue, l’hypothèse de la dissolution ressurgira. Le RN la réclame à cor et à cri, Emmanuel Macron n’en veut pas répétant qu’il est déjà "allé au peuple" il y a un an et qu’il n’a pas de leçons à recevoir. Il n’empêche que le spectre d’une nouvelle dissolution plane sur les discussions en cours. Le chef de l’État pense d’ailleurs que cette menace implicite peut ramener à la raison les parties en présence. À ses yeux, soit LR et le PS acceptent de travailler avec le bloc central, soit ces formations finiront par disparaître, englouties par le RN et LFI. La crainte d’une dissolution devrait donc inciter les socialistes au compromis. 


Ce n’est pourtant pas ce que disent ces deux partis, bien au contraire. La dissolution ? "Même pas peur !", répond Olivier Faure. Un sondage Ifop évaluait mercredi 10 septembre un bloc PS-PC-Écolos-Place publique à 19% d’intentions de vote, loin derrière le RN (33%), mais 10 points devant les insoumis. Bref, le rapport de force s’est inversé et la gauche non mélenchoniste peut espérer se qualifier pour le second tour dans la plupart des circonscriptions. D’autant que, dans la même enquête, le bloc central s’effondre autour de 15%. Bref, les macronistes, et le président lui-même, seraient les grands perdants d’une dissolution.

Une équation à plusieurs inconnues

Les socialistes, eux, ne souhaitent pas cette dissolution, mais ils assurent qu’ils n’en ont pas peur. Ils pensent même qu’ils pourraient gagner au minimum une vingtaine de sièges. Bien sûr, il y a aussi une part de bluff dans ce calcul, d’autant qu’il repose sur une inconnue : le comportement de leurs partenaires.

Cette progression de la gauche non mélenchoniste au second tour suppose qu’elle présente un seul candidat dans chaque circonscription au premier. Olivier Faure y travaille, mais c’est loin d’être gagné. Le groupe PCF à l’Assemblée est toujours inféodé à son homologue insoumis, et Marine Tondelier reste suspectée de pouvoir tomber du côté de Jean-Luc Mélenchon plutôt que d’Olivier Faure. Les municipales approchent, et les écologistes vont avoir besoin du renfort de LFI pour conserver leurs mairies. Bref, avec ou sans Jean-Luc Mélenchon, l’union reste un combat à gauche.

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