Édito
À cinq jours du scrutin pour la présidence des LR, la bataille des droites

De Laurent Wauquiez à Bruno Retailleau chacun définit son périmètre de ce que pourrait ou devrait être la droite. Pourtant, sur le fond, rien ne les distingue.

Article rédigé par Renaud Dély
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Laurent Wauquiez (à gauche) et Bruno Retailleau (à droite), tous deux candidats à la présidence des Républicains, en septembre 2024. (JEFF PACHOUD / AFP)
Laurent Wauquiez (à gauche) et Bruno Retailleau (à droite), tous deux candidats à la présidence des Républicains, en septembre 2024. (JEFF PACHOUD / AFP)

En fin de semaine, les 17 et 18 mai, les adhérents du parti Les Républicains trancheront le duel entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez. Avec une question qui domine le sprint final : où commence et où finit la droite ? D’ailleurs, qui est vraiment de droite et qui est soupçonné de ne plus l’être assez ?

Ainsi, Laurent Wauquiez accuse son rival de préparer une alliance avec Édouard Philippe pour la présidentielle. Une façon de distiller le poison de la trahison pour appâter le militant LR. Car l’ancien Premier ministre a beau répéter qu’il est "de droite", pour Laurent Wauquiez, c’est un quasi-rouge. La preuve, "Édouard Philippe a appelé chez lui à voter pour le parti communiste aux législatives", dit-il. Précisons que c’était pour faire battre l’extrême droite. Bruno Retailleau a donc pris soin d’assurer dimanche 11 mai que l’étendard de LR sera présent dans la campagne présidentielle de 2027, et chacun des deux rivaux aspire à le brandir.

Quel rassemblement pour la présidentielle de 2027 ?

Sur le fond, rien ne les distingue. Ils professent exactement la même chose, sur la sécurité, l’immigration, la réduction des dépenses publiques ou les baisses d’impôt. Il faut la loupe d’un entomologiste pour distinguer des nuances. Ces frères ennemis sont aussi siamois. Même si Laurent Wauquiez met du sien pour se faire remarquer en renchérissant de propositions aussi loufoques que musclées, comme la rétention des étrangers sous OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon. En fait, l’enjeu, c’est le rôle que la droite veut jouer à la présidentielle, spectatrice ou actrice.

Sous Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy, l’UMP était un vaste rassemblement, allant du centre droit à la droite dure. LR est devenue une réserve, celle des autoproclamés détenteurs de la vraie croix, celle de la vraie droite. Résultat, un candidat LR tout seul n’a quasiment aucune chance d’atteindre le second tour de la présidentielle. La menace existe aussi, à un degré moindre, pour le bloc central macroniste. Seule une entente entre les deux peut écarter le danger de l’élimination dès le premier tour. Au fond derrière la querelle Wauquiez-Retailleau se cache une question simple pour 2027 : la droite préfère-t-elle perdre toute seule, ou gagner avec d’autres ?

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