Allocution d'Emmanuel Macron : entre les lignes, quelques pistes de sortie de crise
Trois jours après son échec aux élections législatives qui l’ont privé d’une majorité absolue, Emmanuel Macron est donc sorti du silence pour s’adresser hier soir aux Français
Objectif : dédramatiser, faire retomber la pression, retrouver un peu d’oxygène et de temps. Après tout, a rappelé le chef de l’Etat, dans la plupart des démocraties européennes, aucun parti ne dispose à lui seul d’une majorité absolue. Précisément dans 19 pays membres de l’UE sur 27. Il a cité deux de nos voisins, l’Allemagne et l’Italie, dirigée, l’une par une coalition, et l’autre par un gouvernement d’union nationale.
Le président a écarté cette dernière hypothèse. L’union nationale, les chefs des formations politiques qu’il a reçus pendant deux jours n’en veulent pas, lui-même n’est pas chaud, et la situation, dit-il, ne la justifie pas. Reste donc deux hypothèses : constituer une coalition ou négocier au cas par cas des majorités de circonstance selon les projets de loi. Mais ces deux pistes de sortie de crise ne dépendent pas du seul bon vouloir d’Emmanuel Macron, et c’est pour cela qu’il a renvoyé la balle dans le camp des oppositions.
Il ne compte sur la bienveillance ni de l’extrême droite lepéniste ni sur celle des Insoumis mélenchonistes. C’est au reste de la gauche, socialiste et écologiste, et surtout à la droite, à LR, qu’Emmanuel Macron s’adresse quand il demande aux partis de "dire en toute transparence jusqu’où ils sont prêts à aller pour bâtir des compromis avec la majorité présidentielle". C'est une façon de prendre à témoin l’opinion : si le blocage perdurait, ce serait de la faute de l’opposition. Pour l’heure, LR refuse tout accord de coalition, mais la majorité ne désespère pas de décrocher quelques ralliements à l’Assemblée.
Quelles concessions Emmanuel Macron est-il prêt à lâcher ?
Pour l’instant, pas grand-chose. Le président rappelle qu’il a été réélu il y a moins de deux mois, que la majorité présidentielle est, de loin, la première force politique à l’Assemblée, et que son projet ne peut donc pas être dénaturé. Quand on tendait bien l’oreille mercredi soir, il y avait quand même deux manques, deux silences lourds de sens qui présagent peut-être de concessions à venir.
D'abord, ce projet doit être financé, mais Emmanuel Macron s’est bien gardé d’évoquer la nécessité de travailler plus longtemps et pas davantage la réforme des retraites. Et puis, il y a un nom qu’il n’a pas prononcé, celui d’Elisabeth Borne. S’il faut en passer par là pour trouver une "majorité élargie", Emmanuel Macron serait sans doute prêt à changer le locataire de Matignon.
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