Alcoolisme des femmes : célébrités ou anonymes, elles brisent le tabou dans un documentaire sur France 5

Marina Carrère d’Encausse a recueilli le témoignage de femmes sur leur consommation excessive d’alcool et la honte qu’elles en ressentaient, avant de réussir à sortir de cette dépendance. Des paroles rares et bouleversantes.

Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Marina Carrère d’Encausse à la maison de la radio, en août 2024, où elle anime l'émission "Carnets de santé" sur France Culture. (PHILIPPE LABROSSE / MAXPPP)
Marina Carrère d’Encausse à la maison de la radio, en août 2024, où elle anime l'émission "Carnets de santé" sur France Culture. (PHILIPPE LABROSSE / MAXPPP)

L'alcoolodépendance des femmes est un sujet dont on parle peu "parce qu'il y a une honte", souligne lundi 12 mai, Marina Carrère d’Encausse. Celle qui a animé pendant 26 ans le "Magazine de la santé" sur France 5 continue de faire des documentaires pour la chaîne publique, et le dernier lève le voile sur ce sujet tabou. "Alcool au féminin, elles brisent le tabou" est disponible sur la plateforme france.tv.

"Les hommes ont le droit de boire, de faire la fête, d'être heureux entre copains à boire, pour les femmes, c'est vraiment très compliqué. Elles n'ont pas le droit de boire, en tout cas pas de boire en excès et surtout pas de boire seules", note-t-elle. Elle explique à ce titre que "l'alcoolisation des femmes est très différente de l'alcoolisation des hommes", et notamment les femmes boivent "souvent seules, souvent en cachette, chez elles, en mentant ou en cachant. Et c'est quelque chose d'extrêmement stigmatisant et d'extrêmement honteux". Une honte qui conduit les femmes à consulter "en général dix ans de plus tard que les hommes".

Le témoignage "extrêmement fort" de Muriel Robin

Marina Carrère d’Encausse relève une autre différence notable : si la consommation des hommes est "plutôt festive et peut déraper", celle des femmes est souvent liée "à des souffrances d'enfance" ou "sexuelles". "On sait que quand il y a une souffrance sexuelle dans l'enfance, on a un risque multiplié par 36 de devenir dépendant à différents produits, dont l'alcool", ajoute-t-elle.

Tous les témoignages sont bouleversants, tout particulièrement celui de Muriel Robin qui a été "très généreuse dans ses propos et très sincère", souligne Marina Carrère d'Encausse. "On peut très bien dire 'je suis dépendant au tabac', il n'y a aucune honte. Dépendant à l'alcool, c'est toujours vécu comme quelque chose de faible, d'absence de volonté". Un témoignage au cours duquel Muriel Robin reconnaît que l'alcool "lui a volé 30 années : dans ses décisions, dans son indépendance, dans son autonomie. Ce sont 30 ans, comme elle dit, qui ne reviendront jamais. C'est extrêmement fort."

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.