"#TouchePasAuComté" : le célèbre fromage au cœur d'une polémique

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Le militant écologiste Pierre Rigaux a dénoncé l'impact du comté sur l'environnement et appelé à son boycott, s'attirant les foudres des producteurs et des élus locaux.

Marie Dupin

Radio France

Publié le 13/05/2025 13:05

Temps de lecture : 3min

La production de comté a plus que doublé depuis les années 90. Photo d'illustration. (LUDOVIC MAILLARD / MAXPPP)

Le comté se retrouve au cœur d’une polémique déclenchée, selon certains médias par un "khmer vert". En l’occurrence un militant écologiste et défenseur des droits des animaux Pierre Rigaux, dans une chronique sur France Inter. En effet, selon Pierre Rigaux, les consommateurs feraient mieux de se passer du comté. Pourquoi ? À cause de son impact sur l’environnement et aussi parce que la fabrication de fromage tue et fait souffrir les animaux.

La production a plus que doublé en 30 ans

Pourtant le comté a bien des impacts sur l’environnement, et sur les animaux, comme tous les fromages. En ce qui concerne le bien-être animal, pas de doute, pour produire du fromage, il faut tuer des animaux [à cause de la présure, le coagulant laitier qui est extrait du suc gastrique de la quatrième poche de l'estomac, appelée "caillette", des jeunes ruminants abattus avant sevrage, veaux surtout].

En ce qui concerne l’environnement les producteurs mettent en avant le cahier des charges, et le label AOP, qui fait la fierté de la Franche-Comté. Mais qui dit AOP ne dit pas protection de l’environnement. Car pour produire du fromage il faut des vaches ? Des vaches qui sont responsables d’une grande partie des 14% d’émissions mondiales de gaz à effet de serre liées au bétail. Et pour nourrir les vaches, il faut de l’herbe. Et pour que l’herbe pousse plus vite, il faut des engrais qui polluent les cours d’eaux.

Comme la production de comté a plus que doublé depuis les années 1990, les vaches mangent plus, produisent plus de lait et plus d’excréments, qui se retrouvent, eux aussi, dans les cours d’eaux. Il y a quelques années, le parquet régional de l’environnement de Besançon, qu’on ne peut pas vraiment qualifier de "khmer vert", avait ouvert des enquêtes après l’apparition d’eaux troubles, d’odeurs d’égout et de poissons morts. Des fromageries avaient finalement été condamnées. Si les producteurs mettent en avant des cas isolés, en 2020 une étude scientifique avait démontré la situation inquiétante des cours d’eaux. Alors oui le comté est en quelque sorte un fromage sacré, mais est-ce vraiment une bonne raison pour ne pas s’interroger sur ses conditions de production ?