Un différend territorial à l'origine de fortes tensions entre la Thaïlande et le Cambodge
Des combats d'une intensité rare entre les deux pays ont fait au moins 34 morts ces derniers jours, dans une zone frontalière où Bangkok et Phnom Penh se disputent la propriété de certains temples de l'empire Khmer. Une médiation est tentée lundi en Malaisie, sous l'influence des États-Unis.
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Après cinq jours de très fortes tensions, les dirigeants thaïlandais et cambodgiens ont rendez-vous en Malaisie lundi 28 juillet, pour tenter de mettre un terme à des affrontements de plus en violents à la frontière entre les deux pays. Des tensions qui trouvent leur origine au printemps, avec la mort d'un soldat cambodgien lors d'un échange de tirs, mais qui ont pris des proportions inédites ces derniers jours, avec le déploiement de chars, des troupes au sol, des tirs d'artillerie, et même des frappes aériennes.
Une intensité sans précédent dans l'histoire récente des deux pays, et des combats qui ont déjà fait au moins 34 morts depuis jeudi, provoquant également le déplacement d'environ 200 000 personnes, des deux côtés d'une frontière qui est au cœur du conflit. Ce qui pose problème, c'est le tracé de la frontière, définie à l'époque de l'Indochine française, et qui implique notamment la propriété de certains temples, revendiquée par les deux capitales.
Des temples khmers au cœur du conflit
Si le royaume thaïlandais n'a jamais été colonisé, contrairement à tous les pays voisins, rappelons que le Cambodge fut un protectorat français pendant près d'un siècle, jusqu'en 1953. Quatre fois plus petit et moins peuplé que son voisin, le Cambodge se veut l'héritier de l'empire khmer, avec tout un patrimoine de temples et de cités, parfois millénaires, disséminé sur plusieurs centaines de kilomètres. C'est par exemple le cas du plus célèbre site du pays, Angkor, mais aussi du temple Preah Vihear, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, et qui, à l'image de plusieurs sites, se retrouve sur une zone frontalière, et donc au cœur d'un litige depuis plusieurs décennies.
La Cour de Justice Internationale a déjà été saisie deux fois du dossier, donnant raison au Cambodge, mais le différend se règle parfois avec des cartes vieilles de plus d'un siècle, et dont la précision ou la légitimité sont contestées. C’est dans ce secteur, et dans la zone baptisée le "Triangle d'émeraude", que des incidents ont éclaté au printemps, ravivant des tensions qui étaient en sommeil, et qui se traduisent aujourd’hui par ces violences, inédites depuis quinze ans, et qui s'étendent désormais sur plus de 250 km.
Des sentiments nationalistes réveillés
Les États-Unis sont intervenus dans ce dossier, et tentent une médiation. Donald Trump a eu des conversations téléphoniques avec les dirigeants des deux pays ce week-end, les incitant au dialogue et au règlement du conflit, avec cette particularité que le président américain mène en parallèle des négociations avec les deux capitales sur les tarifs douaniers, avec l'échéance du 1er août qui approche à grand pas.
Les discussions organisées lundi en Malaisie s'annoncent difficiles. Le conflit, comme souvent, réveille des sentiments nationalistes, il a provoqué une crise politique en Thailande, et la confiance est au plus bas entre dirigeants, à l'image de cette critique formulée par le Premier ministre thaïlandais par intérim, qui a pointé le manque de "bonne foi" du Cambodge, juste avant de se rendre à la table des discussions.
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