: Reportage Combats entre le Cambodge et la Thaïlande : des dizaines de milliers de personnes déplacées, dont beaucoup jugent que "ce conflit n'a pas lieu d'être"
À 60 kilomètres de la frontière cambodgienne, la ville de Surin en Thaïlande s’organise pour accueillir les centaines de familles ayant fui les combats. L'université locale a été transformée en centre d’hébergement d’urgence.
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Quatre jours d'affrontements. Les tensions à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge ont dégénéré depuis le jeudi 24 juillet en affrontements à coups d'avions de combats, de chars d'assaut et de tirs d'artillerie. Les deux royaumes d'Asie du Sud-Est s'accusent mutuellement d'avoir lancé les hostilités, tout en appelant l'autre à cesser les combats et entamer des négociations.
Les deux camps, joints samedi par le président américain Donald Trump, ont assuré vouloir entamer des discussions, mais dimanche au petit matin, les combats ont repris. Il s'agit des violences les plus graves entre les deux pays depuis treize ans, dans un conflit vieux de plusieurs décennies.Une trentaine de personnes sont mortes, surtout des civils, et plus de 130 000 personnes ont été déplacées en Thaïlande.
Une mobilisation générale
Cela fait quatre jours que l'université thaïlandaise de Surin, à 60 km de la frontière Cambodgienne, s'est transformée en centre d'accueil. Des centaines de familles y dorment allongées au sol sur des nattes avec quelques ventilateurs pour se rafraîchir. Beaucoup de civils ont fui les zones de combats sans rien emporter. Les dons affluent pour les aider, explique une représentante des autorités locales. Elle se tient devant des centaines de bouteilles d'eau, de paquets de couches et de nouilles instantanées. "Il y a tout ce qu'il faut pour aider les enfants en bas âge et les personnes âgées avec de la nourriture et des vêtements", explique-t-elle.
Ces dons viennent des particuliers, des entreprises, de la famille royale et des autorités. Dans les provinces touchées par les combats, plus d'une centaine d'écoles, d'hôpitaux et salles de sport hébergent des personnes évacuées. Une mobilisation vantée par le gouvernement. Plusieurs hommes politiques se sont d'ailleurs montrés lors de visite aux réfugiés de l'université de Surin comme Thamanat Prompow, député d'un parti populiste : "En tant que Thaïlandais, nous voyons que notre peuple souffre, alors nous leur apportons notre soutien. Il faut que l'on s'entraide."
"On est amis avec les Cambodgiens"
À l'hôpital de Surin, des dizaines de Thaïlandais viennent aussi donner leur sang. Chantimu tenait à faire un geste même si les réserves de l'hôpital sont déjà pleines. "Je ne peux pas être au front, alors je participe comme je peux", explique la Thaïlandaise. Pour cette mère de famille, ce conflit avec le Cambodge n'a aucun sens. "Ce conflit n'a pas lieu d'être. Il faut vraiment que les deux pays se parlent", espère-t-elle.
Et comme à chaque flambée des tensions, dans ce conflit vieux de plusieurs décennies, les discours nationalistes et patriotiques refont surface. "Ce conflit devrait rester entre militaires et ne pas affecter les enfants, les écoles ou l'hôpital, regrette Ting Kantana, bénévole dans un centre d'accueil. On est amis avec les Cambodgiens. Ici, dans mon université, il y a des étudiants cambodgiens en échange et on prend régulièrement de leurs nouvelles aussi."
Après quatre jours de tensions militaires à la frontière, Ting, comme la plupart des habitants de Surin, n'attend plus qu'une chose : une fin rapide des combats entre la Thaïlande et le Cambodge.
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