Reconnaissance de la Palestine : Mahmoud Abbas, dirigeant "démonétisé" et absent à New York
Le leader de l'Autorité palestinienne, contesté et au pouvoir chancelant, a été interdit de visa par les Etats-Unis alors que la Palestine sera reconnue par la France et d'autres pays occidentaux lundi à l'ONU.
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La Palestine sera reconnue lundi 22 septembre en tant qu'Etat par la France et une poignée d'autres pays occidentaux dans l'enceinte de l'Assemblée générale de l'ONU. Un homme ne sera pas présent physiquement à New York : le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Convié mais pas en mesure de faire le déplacement, car les Etats-Unis ont refusé de lui accorder un visa, l’accusant de compromettre les perspectives de paix.
Mahmoud Abbas apparaîtra donc en visioconférence pour expliquer en quoi cette reconnaissance est importante, sur le plan symbolique car elle ne changera pas la situation sur le terrain, à Gaza et en Cisjordanie. Cela fait vingt ans qu’Abbas est président de l’Autorité Palestinienne, une entité née en 1993 suites aux accords d’Oslo (dont il a d’ailleurs été l’architecte) et dont l’objectif est d’administrer la Cisjordanie et Gaza.
Avec les Etats-Unis, des louanges à la défiance
C'est lors d’élections démocratiques qu’Abou Mazen (son nom de guerre) a été élu, après la mort de Yasser Arafat dont il avait été le premier ministre. Il suscite alors un certain espoir auprès des Occidentaux, perspective d’un nouveau départ dans le conflit israélo-palestinien. Même en Israël, la presse est plutôt élogieuse à son égard. Quelques mois seulement après son élection, il est d’ailleurs invité à la Maison Blanche. Et le président Georges W. Bush affiche alors un certain optimisme : "Je pense que les Palestiniens sont capables de se gouverner eux-mêmes en paix avec leurs voisins, je pense que les Israéliens bénéficieraient de la présence d'un Etat palestinien indépendant". Aux Etats-Unis, le ton a désormais bien changé.
En Palestine, la popularité d’Abbas est en berne. Le 18 octobre 2023, face à la riposte israélienne à Gaza après le massacre du 7 octobre, des manifestants défilent par centaines en Cisjordanie pour réclamer son départ, l'accusant de laisser faire. A Gaza, cela fait longtemps (18 ans) que le Hamas a pris le pouvoir face au Fatah, le parti d’Abbas.
Des élections législatives et présidentielles étaient prévues en 2021 dans les territoires palestiniens, mais Mahmoud Abbas les a reportées sine die, officiellement car le scrutin ne pouvait se tenir à Jérusalem-est. En réalité, il craignait la défaite de son parti face notamment au Hamas. Si l’Etat de Palestine devenait une réalité, le mouvement islamiste ne pourrait en prendre la gouvernance. Même les pays arabes ont rejeté cette idée. C'est donc bien l’Autorité palestinienne qui prendrait les rennes, mais cela pourrait être compliqué : Mahmoud Abbas est aujourd'hui "démonétisé" et a 90 ans.
Un nom revient pour lui succéder
Celui de Marwan Barghouti, 65 ans, ancien cadre du Fatah, qui s’est à la fois opposé à Mahmoud Abbas et au Hamas. Le problème, c'est qu’il en est prison en Israël depuis 20 ans, condamné à perpétuité pour son rôle dans la seconde Intifada. Mais un autre nom émerge : celui d'Hussein Al-Cheick, nommé par Abbas vice-président de l'OLP (une fonction nouvellement créée). Une nomination qui a eu lieu en avril dernier, sur pression, selon plusieurs observateurs, de l'Arabie Saoudite qui copréside avec la France la conférence de lundi sur une solution à deux Etats. Âgé de 65 ans, il a passé plus de 10 ans dans les geôles israéliennes, où il a appris l'hébreu.
Y aura-t-il prochainement des élections ? Dans la lettre envoyée le 9 juin à Emmanuel Macron, Mahmoud Abbas s’engageait à organiser des "élections présidentielle et législatives d'ici à un an", sous "supervision" internationale.
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