Le monde ne doit pas être "intimidé" par Israël, plaide le chef de l'ONU

Il est "important" que les dirigeants israéliens "se sentent de plus en plus isolés pour pouvoir changer", a déclaré Antonio Guterres lors d'un entretien à l'AFP, vendredi.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU, au siège des Nations unies, à New York, le 16 septembre 2025. (SELCUK ACAR / ANADOLU / AFP)
Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU, au siège des Nations unies, à New York, le 16 septembre 2025. (SELCUK ACAR / ANADOLU / AFP)

Le monde ne doit pas avoir peur d'Israël et réduire son soutien aux Palestiniens, a déclaré vendredi 19 septembre le chef de l'ONU, Antonio Guterres, à l'AFP. "Nous ne devons pas nous sentir intimidés par le risque de représailles, parce que, quoi que nous fassions, ces actions vont continuer", a anticipé le secrétaire général des Nations unies avant le sommet annuel de l'organisation où il plaidera pour un cessez-le-feu à Gaza. "Il est important qu'ils [Israël] se sentent de plus en plus isolés pour pouvoir changer", a-t-il insisté.

Avec la reconnaissance de l'Etat palestinien prévue lundi lors d'un sommet à l'ONU par la France et plusieurs autres pays, des responsables israéliens ont ouvertement menacé Paris de représailles diplomatiques, mais aussi d'annexer la Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967. Mais pour Antonio Guterres, quel que soit le "prétexte" utilisé par Israël pour sa politique dans les territoires palestiniens, ou contre des capitales affichant leur soutien à un Etat palestinien, il s'agit en réalité "d'une "action constante, étape par étape, mise en place par le gouvernement d'Israël pour ne pas permettre aux Palestiniens d'avoir un Etat". "Il y a eu une progression constante des mesures du gouvernement israélien pour complètement détruire Gaza et mettre en place une annexion insidieuse de la Cisjordanie", a-t-il dénoncé.

Le chef de l'ONU ne mâche pas ses mots pour décrire la situation dans la bande de Gaza ravagée par près de deux ans de guerre provoquée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. "C'est le pire niveau de mort et de destruction que j'ai vu depuis que je suis secrétaire général, probablement de toute ma vie", a déclaré Antonio Guterres. "La souffrance du peuple palestinien ne peut pas être décrite. Famine, absence totale de soins de santé efficace, des gens qui vivent sans abris adéquats dans des zones surpeuplées où les maladies peuvent se propager", a-t-il insisté. Et d'ajouter : "Je pense fermement que c'est moralement, politiquement et légalement intolérable."

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