"La Bastille de Sarkozy" : la condamnation de l'ancien président vue par la presse étrangère

Si en France, bien peu de responsables politiques se sont risqués à commenter l'affaire, la peine infligée à l'ex-chef de l'État a retenu l'attention des journaux et des sites d'information étrangers, qui soulignent le caractère historique de la décision de justice.

Article rédigé par Nicolas Teillard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni, après le verdict de son procès suivant les accusations selon lesquelles l'ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi aurait contribué à financer sa campagne présidentielle victorieuse de 2007. (JULIEN DE ROSA / AFP)
Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni, après le verdict de son procès suivant les accusations selon lesquelles l'ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi aurait contribué à financer sa campagne présidentielle victorieuse de 2007. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Nicolas Sarkozy a déjà régulièrement obtenu les honneurs de la presse étrangère. Sa présence à la une des journaux étrangers n'avait rien d'inhabituelle du temps où il dirigeait la France. Il comptait sur la scène internationale. Mais c'est aujourd'hui pour sa condamnation "historique" que l'ancien président s'affiche en couverture de certains titres, vendredi 26 septembre, comme celui du Wall Street Journal. Également à la une d'El País, en Espagne, son visage grave s'affiche à côté de celui de Carla Bruni. Sur sa couverture, la Stampa, en Italie, convoque l'histoire de France pour titrer "La Bastille de Sarkozy".

La presse étrangère relève le caractère historique de la condamnation, et parle d'un "choc pour la République". Le correspondant du New York Times à Paris y voit "le coup le plus dur et le plus destructeur porté à l’héritage" de Nicolas Sarkozy. La simple idée de l'imaginer "derrière les barreaux" suffit à sidérer le correspondant d'El Mundo. Le quotidien espagnol rappelle le casier judiciaire déjà fourni du condamné, et évoque un nouveau "déshonneur" après le retrait de sa légion d'honneur.

Une chute que le Washington Post illustre par la mine déconfite de l'ancien chef de l'État, le quotidien américain estimant que la justice lui a tout de même "épargné l'humiliation d’être conduit par la police hors d'une salle d’audience bondée".

La justice française au centre des débats

La justice française, au centre des débats et des critiques dans l'hexagone, est défendue par certains de nos voisins, qui s'interrogent davantage sur "l'effarant CV judiciaire" de nos responsables de premier plan, rappelant les ennuis de François Fillon ou Marine Le Pen notamment.

Vu de Zurich en Suisse, "ce verdict est d'abord la preuve que la justice fonctionne [...] tous égaux devant la loi ! Le signal envoyé est essentiel", estime le Tages-Anzeiger. Reste ce mot "qui fait mal", selon le site d'information Blick, qui fait dans l'analyse étymologique : "Pour la justice française, Sarkozy est un malfaiteur. Un mot dont les synonymes, dans le langage courant, sont 'délinquant', 'criminel' ou ‘truand'."

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