L'Inde et le Pakistan, deux puissances nucléaires au bord de la guerre
Le ton est monté d’un cran ces derniers jours entre l’Inde et le Pakistan, après une attaque qui a causé la mort de 26 civils mardi dans la région du Cachemire indien. New Dehli a désigné le coupable : Islamabad. Depuis, chaque voisin prend des mesures de représailles contre l'autre.
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L'Inde ne délivre plus aucun visa aux ressortissants pakistanais et le Pakistan ne délivre plus aucun visa aux ressortissants indiens. À cela, il faut ajouter des expulsions de diplomates, la fermeture d'un poste-frontière et l'interdiction faite aux compagnies indiennes de survoler l'espace aérien pakistanais. Tous les ingrédients d'une crise majeure sont donc réunis et, sans surprise, elle trouve son origine au Cachemire, cette région des contreforts de l'Himalaya que les deux voisins se partagent et se disputent depuis la guerre d'indépendance il y a presque 80 ans.
Si la partie pakistanaise du Cachemire dispose encore d'une certaine autonomie, ce n'est pas le cas de la partie indienne. Depuis 2019, la partie indienne, elle aussi à majorité musulmane, est entièrement contrôlée par New Delhi. Cette année-là, pour mater l'insurrection des indépendantistes, le Premier ministre Narendra Modi a révoqué la constitution, placé les dirigeants locaux en prison et déployé des dizaines de milliers de soldats. Son objectif : normaliser le Cachemire, en faire une région comme une autre, pour laquelle il a même de grandes ambitions touristiques. Entre ses paysages spectaculaires de montagnes et de lacs, il a créé des routes, des gares, des stations de ski.
L'eau, l'élément déclencheur ultime
C'est pour cette raison que l'attentat de mardi contre un groupe de touristes, exécutés à bout portant par des hommes armés surgis de la forêt, est un affront personnel, une humiliation. C’est la première fois depuis des années que des civils sont visés. Et les services de renseignements indiens en sont persuadés : les terroristes venaient de l’autre côté de la frontière, du Pakistan, l'ennemi juré, considéré comme le "parrain" des insurgés islamistes. Le risque d'une guerre est réel. "Je le dis au monde entier, l'Inde va identifier, traquer et punir tous les terroristes et leurs complices. Et nous les pourchasserons jusqu’aux confins de la terre", a déclamé d'un ton martial Narendra Modi, mercredi 24 avril.
En 2019, après un attentat à la voiture piégée au Cachemire qui avait fait 40 morts, l'Inde a envoyé ses Mirage bombarder un camp d'entraînement jihadiste au Pakistan. La guerre avait été évitée de justesse. Aujourd'hui l'escalade est beaucoup plus rapide.
En 2025, cette guerre pourrait aussi être une guerre de l’eau, car parmi les mesures de rétorsion prises par l’Inde, il y a la suspension d’un traité sur le partage du fleuve Indus. Ce fleuve qui trouve sa source dans l’Himalaya traverse l’Inde puis redescend en aval vers le Pakistan. Selon l'accord de 1960, New Delhi contrôle ses trois ramifications orientales et Islamabad ses trois branches occidentales. Il est vital pour l'agriculture : 90% des terres pakistanaises dépendent de l'irrigation. En 2016 et 2019 Narendra Modi avait déjà menacé de couper le robinet, sans jamais mettre ses menaces à exécution. Mais cette fois les autorités d'Islamabad assurent que les vannes qui alimentent "leur" partie du fleuve ont été fermées par les Indiens. Et elles préviennent : si l'eau manque, ce serait "un acte de guerre". Il ne reste qu'à compter sur l'effet dissuasif de l'arme nucléaire. L'ONU appelle les deux pays à "la retenue maximale".
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