Face aux menaces de taxes douanières brandies par Donald Trump, l'Union européenne cherche à diversifier ses partenaires commerciaux

La Commission européenne veut étendre les accords commerciaux avec le Mexique et le Canada. L'Europe a aussi la possibilité de restreindre ou fermer ses marchés publics aux entreprises américaines.

Article rédigé par Frédéric Says
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'exprime lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion du Conseil européen au siège de l'UE, à Bruxelles le 19 décembre 2024. (JOHN THYS / AFP)
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'exprime lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion du Conseil européen au siège de l'UE, à Bruxelles le 19 décembre 2024. (JOHN THYS / AFP)

Le président américain Donald Trump l'a redit mardi, au lendemain de son investiture à la Maison-Blanche, lundi 20 janvier, il compte taxer davantage les produits européens qui entrent sur le sol américain, par exemple les voitures allemandes ou les vins français. Chaque année, les exportations européennes aux États-Unis, représentent 500 milliards d'euros. Dans le sens inverse, nous importons 350 milliards de marchandises américaines. Il y a donc un déficit commercial au détriment de Washington, et cela, le président américain l'a dans le viseur. "L'Union européenne est très mauvaise pour nous, dit-il. Elle ne va pas pouvoir éviter des droits de douane".

 
Face à cette menace, les Européens sont encore divisés et hésitants. En témoigne le discours de la présidente de la Commission européenne mardi. Ursula Von der Leyen veut à la fois montrer les muscles."Les Européens sont prêts à défendre leurs intérêts et leurs valeurs", dit-elle, mais en même temps, elle souligne tout ce qui rapproche Washington et les 27. Elle redoute en fait une guerre commerciale, même si elle semble assez probable. L'Union européenne cherche d’ores et déjà à diversifier ses partenaires commerciaux. La Commission européenne vient de lancer des discussions pour un accord de libre-échange avec la Malaisie. Elle veut aussi étendre les accords commerciaux avec le Mexique et le Canada, deux autres pays qui sont dans le viseur de Donald Trump. Le président américain leur a promis des taxes douanières à 25% le 1er février 2025.

Pas d'unanimité au sein de l'UE

S'il faut une confrontation avec Washington, l'Europe a des instruments. Elle peut fermer ou restreindre ses marchés publics aux entreprises américaines. Elle peut aussi augmenter les droits de douane de manière large ou plus ciblée. Cela avait d'ailleurs déjà été le cas souvenez-vous lors du premier mandat de Donald Trump, sur les Harley-Davidson, les motos emblématiques de l'Amérique. Une surtaxe pour faire comprendre que les menaces peuvent s'appliquer dans les deux sens. Encore faut-il que tous les dirigeants européens soient d'accord et c'est bien sûr le problème. Tout le monde n'est pas aligné face au Trumpisme. Le Hongrois Viktor Orban ne cache pas sa sympathie pour le président américain. Tout comme l'Italienne Giorgia Meloni, qui négocie déjà des contrats avec Elon Musk, dans le dos de l'Europe.

 S'ajoutent des visions divergentes. La France pousse pour plus de protectionnisme. Les pays nordiques et les Pays-Bas refusent de laisser tomber le libre-échange. Bref, le trumpisme version deuxième mandat sera plus que jamais un test pour l'Union européenne.

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