En Allemagne, un ancien ministre de la Santé rattrapé par sa gestion du Covid
On reproche à ce proche du chancelier Friedrich Merz d'avoir acheté trop de masques et à des prix trop élevés, au moment de la crise du Covid-19.
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Jens Spahn, ministre de la Santé en Allemagne de mars 2018 à décembre 2021, doit s'expliquer sur les commandes de masques passées par son ministère au printemps 2020. Au plus fort de la crise du Covid, son ministère a dépensé six milliards d'euros pour acheter des masques, parfois avec des contrats passés directement avec des entreprises sans appel d'offre, sans négociation. Exemple : un accord conclu avec la société suisse Emix, 100 millions de masques FFP2 à 5,40 euros l'unité alors que des experts préconisaient un prix d'achat à 3 euros et que d'autres fournisseurs proposaient des tarifs bien plus compétitifs. Au total, le ministère de la Santé a commandé 5,7 milliards de masques, beaucoup plus que nécessaire : deux masques sur trois n'ont jamais été utilisés.
Un rapport d'enquête, révélé récemment, met en cause l'ex-ministre. Sur 168 pages, la rapporteure évoque un ministre qui décide de tout, tout seul, sans respecter les procédures, sans concertation. Jens Spahn a par exemple fixé lui-même le prix que le gouvernement était prêt à payer pour chaque masque. Le ministre aurait aussi ignoré les avertissements de ses collaborateurs, qui le mettaient en garde contre ces commandes disproportionnées. Plusieurs contrats sont aussi entachés de soupçons de favoritisme.
L'affaire pourrait coûter cher à l'Etat : des fournisseurs mécontents de ne pas avoir été retenus ont entamé des procédures judiciaires. Plusieurs millions de masques livrés n'étaient pas conformes aux normes européennes, ce qui n'a pas gêné le ministre qui a fait distribuer ces masques aux plus vulnérables, les sans-abri, les personnes handicapées ou en situation de pauvreté.
L'opposition demande l'ouverture d’une commission d'enquête
Face à ces accusations, Jens Spahn affirme ne pas avoir commis de faute. L'ancien ministre affirme qu'il a dû agir dans l'urgence, en pleine crise du Covid, et dans un contexte de forte concurrence internationale. "Il fallait réagir vite et sauver des vies", se défend celui qui est aujourd'hui chef des députés conservateurs au Parlement. Pas question pour lui de démissionner, alors qu'il a le sentiment "d'avoir aidé le pays à traverser une période difficile". Mais le ministre affirme aussi qu'il ne s’est pas impliqué personnellement dans les contrats et qu'il a délégué le tout aux service compétents, ce que vient contredire le rapport d'enquête qui a trouvé trace de plusieurs courriers électroniques envoyés par le ministre lui-même pour valider des commandes.
Le parti de gauche et les Verts, partis d'opposition, réclament l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire.
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