Dictature militaire au Mali : un pouvoir désormais illimité pour le chef de la junte malienne
La junte au pouvoir au Mali depuis plus de quatre ans a décidé d'offrir à son chef un mandat de président renouvelable sans élections, justifié par la nécessaire "pacification du pays". Le régime militaire du général Goïta se renforce laissant aux oubliettes les promesses de transition démocratique.
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La junte au pouvoir au Mali depuis les coups d'État successifs de 2020 et 2021 a décidé d'offrir à son chef un mandat de président de cinq ans, renouvelable "autant de fois que nécessaire" sans passer par les urnes. Le général Assimi Goïta disposera donc désormais d'un pouvoir illimité, dès lors qu'il aura promulgué la mesure, votée à l'unanimité, jeudi 3 juillet, des membres du Conseil national de transition. Il s'agit d'une simple formalité pour celui qui avait pris les rênes du pays après les deux coups d'États de 2020 et 2021, et qui s'était engagé à l'époque à rendre le pouvoir aux civils, au plus tard en mars 2024.
Depuis, la promesse a fait long feu, et la transition démocratique est donc bel et bien enterrée dans un pays de plus de 20 millions d'habitants, qui s'enfonce dans la dictature militaire. Au-delà d'une information déjà muselée, la décision s'inscrit dans le prolongement d'une dérive autoritaire plus large, marquée par la récente dissolution de toutes les formations politiques, et l'interdiction de réunion imposée à ses membres.
Des mesures sont prises ces dernières semaines, en suivant les recommandations d'une grande "concertation nationale", organisée au printemps, mais à laquelle n'ont participé que des partisans du régime. La plupart des partis traditionnels avaient boycotté le rendez-vous, prenant même le risque d'organiser un rassemblement, début mai à Bamako, capital du pays, pour dénoncer l'écrasement progressif de la moindre lueur démocratique.
Une influence russe sur le territoire ?
La junte malienne écrase donc toute opposition, et assoit son pouvoir, dans un mimétisme frappant avec ce qui s'est passé au Niger et au Burkina Faso. Trois pays de la région où les régimes militaires en place s'appuient sur l'Africa Corps, ce groupe de mercenaires russes à la solde du Kremlin, qui a pris la suite du groupe Wagner, et qui multiplie les exactions contre les civils.
Une influence russe et un pouvoir autoritaire agissent sur fond de grande insécurité dans le pays, avec des groupes jihadistes toujours actifs, qu'ils soient affiliés à l'organisation État Islamique ou à Al Qaida. Cette semaine, des jihadistes du JNIM (le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), principal groupe terroriste du pays, ont ainsi mené une attaque coordonnée sur sept localités de l'ouest, parfois séparées de centaines de kilomètres.
Il s'agit d'une opération d'envergure qui illustre leur volonté de peser sur l'avenir du Mali, en essayant de s'emparer de routes commerciales essentielles, et de certains pans de l'économie. Le nord du pays n'est pas épargné par les tensions, théâtre d'affrontements réguliers entre les rebelles indépendantistes du Front de Libération de l'Azawad et l'armée, soutenue par les mercenaires russes (comme le montre l'un des rares reportages réalisés dans la région). Dans un quotidien de violences et de désolations, la vie des civils est de plus en difficile et les libertés reculent chaque jour un peu plus.
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