Mal de dos chronique : mieux gérer les douleurs en agissant sur le mental

Le Dr Martin Ducret, médecin et journaliste au Quotidien du Médecin, nous parle de deux thérapies psychologiques qui permettent de diminuer les douleurs, en cas de mal de dos chronique, et d'avoir ainsi moins recours aux antidouleurs.

Article rédigé par Martin Ducret
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La thérapie cognitivo-comportementale, grâce à plusieurs séances, permet notamment de changer la perception de la douleur en agissant sur les pensées. Photo d'illustration. (ALIX MINDE
 / MAXPPP)
La thérapie cognitivo-comportementale, grâce à plusieurs séances, permet notamment de changer la perception de la douleur en agissant sur les pensées. Photo d'illustration. (ALIX MINDE / MAXPPP)

Le mal de dos est un problème très fréquent. Heureusement 90% des personnes qui en souffrent guérissent spontanément, mais chez les 10% restant, ce mal de dos dure dans le temps et devient chronique. Dans ce cas, le meilleur traitement est le mouvement. Il faut bouger, à commencer par les mouvements simples de la vie quotidienne comme marcher, faire du vélo, faire son ménage ou du bricolage.

Ensuite, un kinésithérapeute peut vous apprendre des exercices pour renforcer les muscles du dos et redonner de la mobilité à vos articulations. Mais chez un certain nombre de patients, les douleurs sont tellement importantes qu'elles nécessitent d'être soulagées par des médicaments antidouleur, des anti-inflammatoires ou des opioïdes comme la morphine, le Tramadol ou la codéine.

Une récente étude prouve que deux méthodes psychologiques, la thérapie cognitivo-comportementale et la thérapie de pleine de conscience, permettent de diminuer le recours aux médicaments antidouleurs ?

Une étude parue dans le JAMA Network Open démontre que ces deux thérapies améliorent la gestion de la douleur chez plus de 6 000 patients souffrant de lombalgies chroniques de forte intensité. La thérapie cognitivo-comportementale, la TCC, grâce à plusieurs séances, permet aux patients de changer leur perception de la douleur en agissant sur leurs pensées, leurs émotions et leurs comportements. Elle réduit ainsi le stress et l'anxiété, et redonne un sentiment de contrôle sur la douleur. Les patients réapprennent alors à bouger sans craindre de se faire mal.

L'autre thérapie, celle de pleine conscience, a le même objectif que la TCC, mais fonctionne un peu différemment.

Avec cette thérapie, appelée Mindfulness, au lieu de lutter contre la douleur, le patient est invité, en méditant, à l'observer telle qu'elle est, dans l'instant présent, sans s'énerver, sans dramatiser. Par exemple, au cours d'une séance, le patient en position assise ou allongée, porte d'abord attention à sa respiration, puis fait un balayage du corps, zone par zone (des pieds jusqu'à la tête), en observant les sensations présentes, y compris les zones douloureuses. Ensuite, le patient se focalise sur ses pensées et ses émotions, et tente de les observer comme des nuages qui passent dans le ciel : sans s'y accrocher, sans les chasser non plus. Le but n'est pas de se détendre à tout prix, mais plutôt d'apprendre à être avec ce qui est là, avec patience et sans jugement.

J'invite donc les patients souffrant de douleurs chroniques, en particulier au niveau du dos, d'essayer l'une ou l'autre de ses méthodes qui s'avèrent efficaces. De nombreux praticiens les proposent : des psychologues, des médecins généralistes ou encore des médecins spécialistes de la douleur.

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