Au Japon, un magasin vous propose de voler ses produits

À Tokyo, un magasin éphémère propose aux clients de se glisser durant une minute dans la peau d'un voleur. Une expérience pour faire découvrir le frisson de l'interdit aux Japonais, dans un pays où la délinquance reste très limitée.

Article rédigé par Yann Rousseau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
A Tokyo, un magasin épéhèmere propose à ses clients de voler les produits. Deux conditions : payer un ticket d'entrée et ne faire aucun bruit, photo d'illustration. (YOSUKE HAYASAKA / YOMIURI)
A Tokyo, un magasin épéhèmere propose à ses clients de voler les produits. Deux conditions : payer un ticket d'entrée et ne faire aucun bruit, photo d'illustration. (YOSUKE HAYASAKA / YOMIURI)

Avez-vous déjà rêvé de jouer au voleur, mais sans aucun risque de vous faire arrêter par la police ? À Tokyo, un magasin pense que des milliers de clients pourraient être tentés par ce frisson. Il va donc leur proposer de dérober ce qu’ils veulent dans la boutique. Mais il y a deux conditions.

Ce magasin éphémère va ouvrir la semaine du 10au 16 mars au Japon et des milliers de personnes s'inscrivent en ce moment sur le site internet dédié à cette expérience particulière. Les organisateurs craignent d’être submergés par les candidats voleurs à l’étalage.

Pour tenter sa chance, il faut acheter un ticket à 1 000 yens par personne (environ 6€50), avec un rabais pour les participants en groupes de deux, trois ou quatre. Mais à ce prix, l'expérience est de courte durée : à peine 60 secondes, dans une grande salle où il y a plus de 5 000 produits à voler. Le magasin est plongé dans la pénombre, c’est mal rangé, l’idée est de créer une ambiance de marché clandestin.

Les participants trouveront un peu de tout : des livres, des habits, des produits de beauté, des biscuits. Les plus audacieux qui travaillent en équipe pourront même tenter de dérober des matelas.

Deux limites à la cleptomanie

Les organisateurs indiquent qu'il y a une limite sur le nombre de produits que chacun peut voler. Surtout, pour pouvoir sortir les articles, il ne faut faire aucun bruit. La salle est remplie de micros très sensibles. Si les voleurs en herbe provoquent le moindre son en manipulant les produits, ils sont attrapés et sortis du magasin, les mains vides.

Malgré la difficulté de l'épreuve, beaucoup de Japonais souhaitent tenter l'expérience. Les organisateurs estiment que beaucoup de personnes veulent connaître le frisson de l’interdit. Au Japon, il y a assez peu de délinquance. Et la justice est très sévère même avec les petits délits. Un vol en magasin peut déboucher, au maximum, sur une condamnation à dix ans de prison et 500 000 yens d’amende, c’est-à-dire 3.200 euros. Et la police est sur les dents, car ces vols ont tendance à augmenter ces dernières années.

En effet, le pays fait face à une augmentation de la pauvreté. Le pouvoir d’achat de la population recule année après année du fait de l’inflation qui est provoquée par la chute de la valeur du yen, la devise japonaise. Dans le même temps, ce yen faible a encouragé des malfaiteurs à venir de l’étranger. Pour eux, le pays est maintenant très bon marché et des gangs asiatiques organisent ainsi des opérations coordonnées de vols dans des grands magasins où la surveillance n’est pas au niveau.

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