Un an après la dissolution de l'Assemblée nationale, la possibilité d'une nouvelle dissolution... Le "8h30 franceinfo" de Jean-Philippe Derosier et Benjamin Morel

Le constitutionnaliste et le politologue étaient les invités du "8h30 franceinfo", vendredi 6 juin 2025.

Article rédigé par franceinfo
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Le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier (à gauche) et le politologue Benjamin Morel (à droite), sur franceinfo, le 6 juin 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier (à gauche) et le politologue Benjamin Morel (à droite), sur franceinfo, le 6 juin 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Jean-Philippe Derosier, constitutionnaliste et professeur de droit public, et Benjamin Morel, politologue et maître de conférences en droit public, étaient les invités du "8h30 franceinfo", vendredi 6 juin 2025. Impact de la dissolution annoncée par Emmanuel Macron en juin 2024, possibilité de voir l'Assemblée nationale de nouveau dissoute... Ils répondaient aux questions de Bérengère Bonte et Hadrien Bect.

Emmanuel Macron "a fait énormément de mal aux institutions"


Emmanuel Macron "abîme la fonction présidentielle depuis 2017", estime Jean-Philippe Derosier. Le président "fait énormément de mal aux institutions à partir du moment où il se croit absolument tout-puissant au prétexte qu'il a remporté l'élection", analyse le constitutionnaliste, même s'il reconnaît que la dissolution est "dans ses prérogatives".

"Ce qu'il a fait avec la réforme des retraites et la mobilisation de tous les leviers a fait énormément de mal aux institutions", illustre Jean-Philippe Derosier. À ses côtés, le politologue Benjamin Morel ajoute que la dissolution a "affaibli" Emmanuel Macron. "Quand on vote pour un président de la République, il faut bien comprendre que la légitimité qu'on donne n'est pas forcément le rôle institutionnel assumé", tranche Benjamin Morel.

"La dissolution me paraissait inévitable" au soir des élections européennes, se rappelle Jean-Philippe Derosier, "mais elle est la conséquence de tout un processus accumulé depuis 2017, conforté en 2022", conclut-il.

Le budget pourrait rendre une nouvelle dissolution "inévitable"

"Pour qu'il y ait dissolution, il faut soit que ça soit inévitable, soit que quelqu'un y ait un intérêt", analyse Jean-Philippe Derosier. Une nouvelle dissolution "pourrait" devenir inévitable "si le budget ne peut pas être adopté, voire s'il y a une motion de censure", poursuit-il, "dans ces cas-là, ça veut dire que certains groupes politiques conduisent à ce blocage, et donc il faut que certains d'entre eux y aient intérêt".


Le financement de l'élection pourrait être une difficulté en cas de dissolution. "En mars 2026, il y a des élections municipales. Si on fait une autre élection en septembre, octobre ou novembre, cela veut dire que les partis politiques doivent financer et organiser deux élections coup sur coup", pointe-t-il.

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