Parcoursup, orientation, formations supérieures privées... Le "8h30 franceinfo" de Philippe Baptiste

Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 2 juin 2025

Article rédigé par franceinfo
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Philippe Baptiste était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 2 juin 2025 (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Philippe Baptiste était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 2 juin 2025 (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Philippe Baptiste, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 2 juin 2025. Parcoursup, orientation, formations supérieures privées... Il répondait aux questions de Salhia Brakhlia et Jérôme Chapuis.

"Le but, c'est qu'avant le bac, neuf élèves sur dix aient au moins une première proposition"

Les premiers résultats de Parcoursup seront disponibles lundi 2 juin à 19h sur la plateforme d'orientation des études supérieures. "J'aimerais bien qu'on ait déjà, à peu près, les deux tiers des élèves de lycées qui aient un premier choix disponible dès ce soir", souhaite Philippe Baptiste."Notre mission, notre enjeu numéro un, c'est que tous les jeunes qui veulent entamer des études supérieures l'an prochain, puissent entamer des études supérieures", soutient le ministre. 

"Le but, c'est qu'avant le bac, neuf [élèves] sur dix aient au moins une première proposition qui soit déjà là, concrète, palpable", affirme le ministre, avec pour objectif de n'avoir aucun élève sans formation. "C'est un engagement", promet Philippe Baptiste.

"L'orientation est un processus long et complexe"

En 2024, près de 85 000 élèves n'avaient toujours pas trouvé de place début juillet. "On trouvera toujours des places pour les candidats qui veulent entrer dans l'enseignement supérieur à la fin de la phase d'admission", affirme-t-il. "Les recteurs sont mobilisés et travaillent jour et nuit pour trouver des places pour les candidats", mais il y a parfois un phénomène de "déperdition naturelle" liée à des candidats qui ne "répondent plus" aux formations, car ils sont partis à l'étranger, ou qui se sont finalement orientés vers la vie professionnelle.

Son message pour les jeunes qui font leurs choix cette année est que "l'orientation est un processus long et complexe", mais qu'il y a le "droit de tester, de changer de filière, de se tromper". Il rappelle que 200 000 des 980 000 candidats de cette année sur Parcoursup sont en réorientation. 
 
Selon lui, Parcoursup n'est "qu'un outil", et "le sujet n'est pas la plateforme numérique en tant que telle, mais l'orientation". Il admet que le système français actuel a des "voies assez étroites, qui sont quand même très sélectives". Il fonctionne donc pour les jeunes "qui ont fait des projections pour leurs études supérieures qui sont très fortes, très figées et très fermées", mais "c'est plus compliqué pour les jeunes qui peuvent hésiter". Il plaide donc pour "réfléchir à des formations dans le supérieur qui sont moins étroites, plus ouvertes et plus pluridisciplinaires", pourquoi pas "avoir des propédeutiques, c’est-à-dire des espaces de première année qui permettent d'ouvrir sur le monde de l'enseignement supérieur, en particulier pour les jeunes qui sont en difficulté". C'est un "travail fondamental, très structurant". "On aura des annonces avec le Premier ministre et la ministre [de l'Éducation Nationale] Elisabeth Borne, dans quelques jours sur ces différents sujets", promet-il.

Garantir "une qualité absolue" des formations supérieures privées

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a annoncé le dépôt prochain d’"un projet de loi" destiné à garantir "une qualité absolue" des formations supérieures privées en France. L’objectif affiché est de mettre en place un cadre "extrêmement lisible pour tous", dans un souci de transparence. Avec l’essor de l’apprentissage, qui a ouvert de nouvelles sources de financement, "on a vu une explosion de ce type de formation, donc on a un rôle de régulation qui est fondamental", a souligné le ministre, tout en reconnaissant que "des abus" existent, bien qu’ils restent "marginaux ". Certaines formations ne répondraient pas aux critères de qualité attendus, selon les témoignages d’étudiants qui les ont suivies.

Philippe Baptiste évoque une "refonte de l’enseignement supérieur privé" autour de deux cercles : "Un cercle avec des universités publiques et les très grandes formations du privé, qui sont vraiment dans un cercle de confiance extrêmement étroit, avec des obligations sociales et de recherche. Un deuxième cercle, un peu plus large, où il n’y aura peut-être pas toutes ces obligations, mais où l’on aura une capacité de certification".

Le ministre a rappelé que des mesures ont déjà été prises, notamment sur Parcoursup, avec la mise en place "de règles et d’une charte" qui doivent être respectées par l'ensemble des formations. "Il faudra probablement quelques années simplement pour organiser le système", précise-t-il, soulignant la volonté du gouvernement d’assainir le paysage de l’enseignement supérieur privé.

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