Négociations commerciales, prix des jouets de Noël et limitation des promotions... Le "8h30 franceinfo" de Michel Édouard-Leclerc

Michel-Édouard Leclerc, PDG du groupe Leclerc, était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 6 novembre 2023. Négociations entre industriels et distributeurs, prix des jouets de Noël et limitation des promotions... Il répondait aux questions de Jérôme Chapuis et Salhia Brakhlia. 

Négociations commerciales : "Tous les tarifs" demandés par les industriels "sont à la hausse" 

"Tous les tarifs que nous recevons pour entamer les négociations sont à la hausse", indique sur franceinfo Michel-Édouard Leclerc, PDG du groupe Leclerc, alors que les négociations commerciales anticipées ont commencé le 31 octobre entre distributeurs et industriels.

"Ils demandent entre 6 et 10% de demande de hausse pour 2024. Il va falloir ramener cela à 2-3% maximum pour casser l'inflation", détaille le patron qui dit vouloir négocier des baisses en particulier pour les pâtes et le café. "Le marché des céréales a suffisamment marqué sa baisse cette année pour qu'on puisse avoir des pâtes et des pizzas moins chères. Pour le café, le cours est resté suffisamment stable à la baisse pour qu'on aille demander des baisses sur le prix du café", explique-t-il.

Inflation : de "vraies baisses" de prix sur les "jouets de Noël "

Michel Édouard-Leclerc annonce "vraies baisses" de prix sur les jouets de Noël "de l'ordre de 2 à 3%". "40% de l'offre" des jouets de Noël "sera moins chère que l'année dernière", assure le PDG de Leclerc en raison "d'une baisse de coût des conteneurs", dit-il.

Il indique que les consommateurs ne pourront pas échapper à des hausses "des licences" de certains jouets associés à des films, comme Barbie par exemple. Mais "on a quand même beaucoup de promotions" dans la distribution en général, tempère-t-il.

Les fêtes de fin d'année, pour de nombreux Français qui en ont les moyens, c'est aussi l'occasion de manger du foie gras et de boire du champagne : "Non seulement, ce sera moins cher, mais il y en aura", souligne-t-il. Les producteurs de foie gras avaient été touchés de plein fouet par la grippe aviaire en 2022. "L'année dernière, ce sont les poulets ukrainiens et les oies ukrainiennes qui avaient comblé les offres de nos fournisseurs", précise-t-il. Aujourd'hui, dans les rayons, "Il y a plein de saumon et a priori, il est plus sain", souligne Michel Édouard-Leclerc, grâce aux "exigences" des ONG.

L'industriel estime que "l'inflation va descendre" globalement dans "tout ce qui est non alimentaire" et "peu produit en France comme le textile, des choses qui étaient importées vont carrément baisser".

Loi Descrozaille limitant les promotions : le PDG du groupe Leclerc se dit prêt à aller en justice

Michel Édouard-Leclerc se dit prêt à aller en justice pour contrer la loi Descrozaille qui veut limiter les promotions sur les produits d'hygiène, notamment. "Si la loi que j'appliquerai ne me permet pas de négocier moins cher, d'avoir des prix bas ou de faire des promotions, oui, oui, on va taper", menace-t-il.

Porté par le député Renaissance Frédéric Descrozaille, le texte a été adopté en mars et entrera en vigueur en mars 2024. Il vise à encadrer les promotions sur tous les produits non-alimentaires comme ceux liés à l'hygiène et à l'entretien notamment. Les parlementaires ne souhaitent pas revenir dessus : "On a d'autres voies de contentieux", prévient le PDG du groupe Leclerc.

"On est parti d'une loi agricole pour protéger les revenus des agriculteurs et on en vient à ne plus faire des promotions ou moins de promotions sur les couches alors que c'est un produit de besoin, sur le dentifrice et les produits d'hygiène", dénonce-t-il

"C'est incroyable, on voit bien aujourd'hui que dans les arbitrages de consommation, les produits d'hygiène sont délaissés par les consommateurs. Ce n'est pas une bonne chose", estime-t-il.

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