Loi sur l’aide à mourir : Philippe Juvin (LR) pointe les failles de la collégialité et l’absence d’un avis psychiatrique
Philippe Juvin, député Les Républicains des Hauts-de-Seine et chef du service des urgences de l’hôpital Georges Pompidou, était l’invité du "8h30 franceinfo", samedi 24 mai 2025.
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Philippe Juvin, député Les Républicains des Hauts-de-Seine et chef du service des urgences de l’hôpital Georges Pompidou, était l’invité du "8h30 franceinfo", samedi 24 mai 2025. Il répondait aux questions d'Hadrien Bect et de Bérangère Bonte.
"Vous ne voyez qu’un seul médecin dans toute la procédure, pour moi, ce n’est pas de la collégialité"
À quelques jours du vote solennel sur l'aide à mourir, Philippe Juvin exprime de vives réserves sur l'amendement voté vendredi, qui prévoit que la décision soit prise de manière collégiale, en associant le médecin en charge de la demande, un spécialiste et un soignant impliqué dans le traitement du patient. Mais, au final, c’est le médecin référent qui tranche. "Vous allez d’abord voir un premier médecin qui sera la seule personne que potentiellement vous pourrez rencontrer, la seule physiquement que vous verrez. Ce médecin demande un deuxième avis, un deuxième médecin qui potentiellement ne vous connaît pas et n’a pas l’obligation de vous rencontrer", détaille le député.
Selon lui, cette organisation ne garantit pas une véritable collégialité. "Vous ne voyez qu’un seul médecin dans toute la procédure, pour moi, ce n’est pas de la collégialité". Il ajoute que "le médecin qui ne vous voit pas physiquement, par définition, n’a pas les mêmes informations que celui qui vous a vu. Donc, la collégialité, c’est quand tout le monde a le même niveau d’information."
Il faut "qu’il y ait systématiquement l’avis des psychiatres"
Philippe Juvin exprime aussi ses inquiétudes quant au rôle d'un des soignants de la commission,"une troisième personne qu’on appelle un auxiliaire médical qui vous traite habituellement, c’est-à-dire un aide-soignant ou une infirmière", et "à défaut un auxiliaire médical qui ne vous connaît pas". Le député médecin rappelle qu'un auxiliaire médical peut être un "diététicien, orthoptiste, audioprothésiste. Nous avons demandé à ce que ça soit précisé", dit-il, comptant sur le Sénat pour cela.
Philippe Juvin regrette l’absence d’obligation d’avis psychiatrique, puisque le gouvernement estime que le psychiatre doit être interrogé "seulement si c'est nécessaire". Pour lui, il faut "qu’il y ait systématiquement l’avis des psychiatres. Systématiquement !", insiste-t-il.
Le député propose également "qu’un juge regarde si vos droits ont été respectés", comme pour le don d’organe. "Sinon, encore une fois, le malade risque d’être enfermé dans une relation avec un seul médecin".
"J’aurais probablement accepté une exception d’euthanasie dans des cas extrêmes"
En tant que médecin, Philippe Juvin, reconnaît la nécessité d’améliorer la prise en charge de la souffrance, notamment par un meilleur accès aux soins palliatifs. Le député dit qu'il était prêt à accepter "une exception d’euthanasie, d’administration de substances létales dans des cas extrêmes, en conscience, exceptionnelles quand, au fin du fin, on n’y arrivait plus, moi, j'étais prêt à cela".
Par manque de moyens et de personnel, "une personne sur deux, qui a besoin de soins palliatifs aujourd'hui, n'y a pas accès." Sur la loi de fin de vie, le député s'inquiète car "aujourd'hui, pour avoir une consultation contre la douleur, qui peut être utile à la fin de vie, les délais sont de deux à neuf mois. Pour obtenir l'euthanasie, le délai sera de 48 heures à 17 jours au minimum. Donc on risque d’avoir plus facilement accès à l’euthanasie et au suicide assisté qu’à des soins palliatifs." alerte-t-il.
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