Surveillante mortellement poignardée en Haute-Marne : la députée Sandrine Rousseau souhaite la tenue d'une "conférence nationale pour l'école"

"On sait que la santé mentale des enfants et des jeunes se dégrade de manière incroyablement préoccupante", déplore l'élue écologiste de Paris, invitée mardi dans franceinfo soir.

Article rédigé par franceinfo
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Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris, le 10 juin 2025 dans franceinfo soir. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris, le 10 juin 2025 dans franceinfo soir. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Invitée dans franceinfo soir mardi 10 juin, la députée écologiste Sandrine Rousseau a souhaité la tenue d'une "conférence nationale pour l'école", après la mort d'une surveillante, poignardée par un élève devant un collège à Nogent (Haute-Marne).

"Je vous propose cette conférence nationale sur l'école qui me semble absolument indispensable", a défendu Sandrine Rousseau. "Comment vont nos enfants ? Comment vont nos enseignants ? Comment vont les AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap) ? Comment vont les personnels éducatifs autres que les professeurs ? Comment ça va l'école en fait ?" 
 
"On sait que la santé mentale des enfants et des jeunes se dégrade de manière incroyablement préoccupante", a aussi alerté Sandrine Rousseau. "On sait aussi qu'il y a une dimension genrée dans la manière dont les adolescents réagissent à des troubles de santé mentale. Les filles ont tendance à faire des actes autoagressifs (type tentatives de suicide), les garçons (ont tendance à faire des actes) beaucoup plus hétéroagressifs, c'est-à-dire vers l'extérieur", affirme la députée écologiste de Paris. L'élue rappelle aussi que la "communauté éducative voit les personnels entourant les enfants dans les collèges et les écoles être diminués. Les coupes sont de plus en plus importantes. Leur métier perd du sens et c'est tout cela qu'il faut requestionner".  

"C'est bien plus complexe qu'une annonce de portique"

Le Premier ministre François Bayrou a souhaité mardi que le gouvernement travaille à "l'expérimentation" de portiques de détection d'armes à l'entrée des établissements scolaires. "Le tout sécuritaire ne peut pas être une réponse", réagit Sandrine Rousseau. Cette dernière est favorable au durcissement de la réglementation pour éviter que de tels drames se reproduisent, comme "durcir la réglementation sur les couteaux, mais il suffit que [les enfants] ouvrent un tiroir de cuisine aussi pour en avoir", constate l'élue parisienne. "C'est bien plus complexe que juste une annonce de portique, et il faut accepter cette complexité parce que sinon on va tomber dans des réponses simplistes qui ne répondront en rien au problème qui est soulevé par ce meurtre atroce", préconise la députée. 

"Si on veut qu'il y ait une forme de protection symbolique de l'école, que ce soit un lieu préservé de la violence du monde, il faut aussi la soutenir de toutes les manières possibles."

Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris

dans franceinfo soir

"C'est une question qui n'est pas simple et qui est inconfortable, ajoute-t-elle. C'est vraiment une question profonde du sens de l'école et de la protection de tous les personnels qui travaillent dans l'école." 

La députée a tenu à rappeler qu'elle avait mené avec la députée (EPR) du Maine-et-Loire Nicole Dubré-Chirat une mission d'information sur la psychiatrie. "Il faut comprendre que la pédopsychiatrie est en effondrement complet aujourd'hui, observe-t-elle, c'est-à-dire que des enfants qui vont mal n'ont pas de lieu facilement accessible pour parler de leur mal-être ou pour être accompagnés dans leur mal-être". 

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