Surveillante de collège tuée en Haute-Marne : le Snes-FSU demande à "sortir des gesticulations médiatiques"

Une surveillante d'un collège de Nogent est morte mardi après avoir été poignardée par un collégien lors d'une opération de contrôle des sacs. Le syndicat appelle les pouvoir publics à "prendre de la hauteur" et à "vraiment apporter les bonnes réponses" à cette violence à l'école.

Article rédigé par franceinfo
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Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, premier syndicat des collèges et lycées, le 4 juin 2025 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, premier syndicat des collèges et lycées, le 4 juin 2025 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat des collèges et lycées, a exprimé mardi 10 juin sur franceinfo l’"immense douleur" ressentie par la communauté éducative après la mort d’une surveillante, tuée dans un collège de Nogent en Haute-Marne. "Ce n'est pas la première fois dans l'Éducation nationale, mais on ne s'y habituera jamais", a-t-elle souligné. 


Âgée de 31 ans, la victime a été mortellement poignardée par un élève de 14 ans aux abords du collège Françoise-Dolto alors que des gendarmes effectuaient une fouille des sacs. L'élève suspecté a été arrêté et placé en garde à vue. Sophie Vénétitay a rappelé le rôle essentiel des assistants d’éducation (AED) et des surveillants dans les établissements scolaires.

"Les assistants d'éducation ont un rôle éducatif, ils ne devraient jamais se transformer en vigiles d'établissements."

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU

à franceinfo

Sophie Vénétitay a également mis en lumière la réalité du métier : "Le fait qu'elle ait été d'une certaine manière exposée ainsi, ça dit aussi beaucoup de choses de ce qu'était devenu le métier d'AED." 

Sophie Vénétitay a insisté sur le fait que "les fouilles de sacs ne peuvent être exercées que par les forces de l'ordre. Les personnels de l'Éducation nationale ne peuvent pas opérer ce genre de fouille. On voit bien comment là, en l'occurrence, des collègues peuvent être exposés d'une manière ou d'une autre." La Fédération des parents de l'enseignement public (Peep) est sur la même ligne : les assistants d’éducation ne sont "pas là pour assurer des opérations de sécurité", dénonce Laurent Zameczkowski, vice-président et porte-parole de la Peep.

Face à ce drame, la secrétaire générale du Snes-FSU appelle à "sortir des gesticulations médiatiques et politiques pour traiter en profondeur cette question" de la violence à l'école. "Il va vraiment falloir que tout le monde prenne de la hauteur. On a une collègue qui est morte aujourd'hui, il va vraiment falloir apporter les bonnes réponses." 

"Ces mesures de sécurité, ce n'est pas notre métier"

Cette émotion est partagée par Isabelle Vuillet, enseignante et co-secrétaire générale du syndicat CGT éduc'action, mardi sur France Inter. Elle décrit "un drame effroyable" et appelle le gouvernement à revoir sa copie. "On est, bien sûr, sous le coup de l'émotion. Mais au-delà de ça, on n'était pas du tout favorables à cette mesure de fouilles de sacs, d'autant plus que cela mettait les AED [assistants d’éducation] en première ligne. Or, ils ne sont pas formés et ce n'est pas leur mission", souligne Isabelle Vuillet. "Nous, notre rôle, c'est l'éducation. Ces mesures de sécurité, ce n'est pas notre métier. On ne peut pas répondre à cela. Ce n'est pas possible. Rien ne va dans cette histoire." 
 

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