Aide humanitaire à Gaza : Israël "n'a aucun intérêt à organiser un blocus" alimentaire et "a des raisons" d'agir ainsi, selon Marion Maréchal

L'eurodéputée ECR Marion Maréchal était l'invitée de franceinfo jeudi soir. Elle répondait aux questions d'Agathe Lambret.

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Marion Maréchal invitée de franceinfo le 22 mai 2025 (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Marion Maréchal invitée de franceinfo le 22 mai 2025 (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Marion Maréchal, députée européenne dans le groupe ECR – groupe conservateur et réformiste européen – assure jeudi 22 mai sur franceinfo qu'Israël "n'a aucun intérêt à orgnaiser un blocus" alimentaire contre la population civile de Gaza, "au risque d'avoir l'opinion internationale qui se retourne et au risque de subir, comme on a pu l'entendre dans la bouche du président français, d'éventuelles sanctions".  

Mardi, Israël a annoncé l'entrée dans la bande de Gaza de 93 camions d'aide humanitaire de l'ONU, dont elle avait laissé passer une dizaine la veille, après plus de deux mois et demi de blocus total dans la bande de Gaza. 

La présidente du mouvement Identité-Libertés, allié du RN, rappelle que "les livraisons d'aide humanitaires se faisaient jusqu'en décembre dernier" dans la bande de Gaza et que donc, si Israël agit de la sorte, c'est que le pays "a des raisons de le faire". Parmi ces raisons, Marion Maréchal assure que "cette aide alimentaire n'allait pas comme il se devait à la population" mais qu'elle était "détournée, utilisée par le Hamas pour faire pression sur la population, à son bénéfice". "Quand je vois cela, ajoute l'eurodéputée, je comprends la réaction d'Israël, qui consiste à dire 'Je ne vais pas permettre que cette aide internationale soit mise au service de ce qui est aujourd'hui, pour moi, un ennemi vital'."  

Concernant les victimes du conflit, Marion Maréchal assure là encore qu'"Israël n'a aucun intérêt à commettre volontairement des meurtres de civils". "Quel intérêt politique ?", questionne-t-elle "puisqu'à partir de là, ça entraîne des polémiques et des débats, précisément sur le fait de peut-être rompre des accords". Marion Maréchal se dit "convaincue" qu'Israël "se retrouve aujourd'hui dans une posture où il est tenté de faire le moins de morts civils possibles" mais fait face "à une organisation qui ne joue pas à la loyale et qui se sert des populations civiles comme bouclier". Marion Maréchal s'étonne par ailleurs qu'on ait "quasiment occulté du débat public l'impératif qui devrait être celui porté, y compris par la France, de désarmer le Hamas, de libérer les otages". Selon elle, ce devrait être "la condition première à ce qu'il puisse y avoir un chemin de paix".  

Rapport sur l'entrisme des Frères musulmans : "Je n'y ai rien appris"

Questionnée sur le rapport sur les Frères musulmans présenté mercredi en Conseil de défense, sans mesure annoncée à son issue, Marion Maréchal assure n'avoir "rien appris" et se montre satisfaite qu'il mette dans le débat public "un sujet extrêmement grave qui est celui de l'infiltration des Frères musulmans" en France. "Tant mieux si ça permet d'alerter davantage l'opinion et les politiques", poursuit l'eurodéputée qui avoue cependant être déçue par les "recommandations faites dans le rapport", comme "le développement de l'apprentissage de l'arabe dans l'école publique ou la reconnaissance de l'Etat palestinien"

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