Gaza est devenu "un mouroir, pour ne pas dire un cimetière", dénonce le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot

Le chef de la diplomatie française déplore une "situation insoutenable" dans la bande de Gaza, à cause des frappes israéliennes et du blocage de l'aide humanitaire.

Article rédigé par franceinfo
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Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, mardi 20 mai 2025, sur France Inter. (FRANCE INTER)
Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, mardi 20 mai 2025, sur France Inter. (FRANCE INTER)

Gaza est devenu "un mouroir, pour ne pas dire un cimetière", dénonce, mardi 20 mai sur France Inter, Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, alors que l'armée israélienne intensifie son offensive militaire dans l'enclave palestinienne et limite très fortement l'aide humanitaire.

"La situation est insoutenable parce que la violence aveugle et le blocage de l’aide humanitaire par le gouvernement israélien ont fait de Gaza un mouroir, pour ne pas dire un cimetière", alerte le ministre. "Cela doit cesser parce que chacun s’en rend compte, c’est une atteinte profonde à la dignité de la personne humaine, c’est une violation absolue de toutes les règles du droit international et c’est contraire à la sécurité d’Israël, à laquelle la France est attachée, car qui sème la violence, récolte la violence", poursuit-il.

Après deux mois d'un blocus complet de l'aide humanitaire, le gouvernement israélien a autorisé, lundi 19 mai, un passage limité de camions d'aide dans la bande de Gaza, en proie à une situation humanitaire catastrophique. "C’est tout à fait insuffisant", insiste Jean-Noël Barrot. "Tout cela doit cesser parce qu’on ne peut pas détourner les yeux de la souffrance des Gazaouis. Il faut que cette aide soit immédiate, massive et sans aucune entrave", ajoute le ministre.

Reconnaître un Etat palestinien

Pour le chef de la diplomatie française, "l'attitude du gouvernement israélien hypothèque la sécurité à l'avenir du peuple israélien". "Nous soutenons les voix qui, en Israël et ailleurs, appellent le gouvernement israélien à la raison", ajoute-t-il. Le Premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, a également annoncé lundi qu'Israël allait "prendre le contrôle de tout le territoire" de Gaza. "Nous nous opposerons toujours à tout déplacement de population, toute annexion, toute colonisation", répond Jean-Noël Barrot. Dans une déclaration conjointe, lundi soir, Emmanuel Macron, le Britannique Keir Starmer et le Canadien Mark Carney ont affirmé qu'ils ne resteraient "pas les bras croisés" face aux "actions scandaleuses" du gouvernement israélien.

Pour aider à la résolution du conflit, le Quai d'Orsay veut réaffirmer sa détermination à reconnaître l'Etat palestinien, mais le ministre veut aller plus loin qu'une simple reconnaissance symbolique. "C'est pourquoi nous travaillons pour que la décision que nous voulons prendre puisse entraîner tous les acteurs de la région dans la direction de l'existence d'un Etat palestinien", parce qu'"encore plus que la reconnaissance, c'est l'existence d'un Etat de Palestine" qui compte, "dans l'intérêt des Palestiniens, mais aussi de la sécurité d'Israël"

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