: Vidéo La visite à Paris offerte à Kadhafi par Sarkozy, un renvoi d'ascenseur pour le financement de sa campagne de 2007 ?
Pourquoi en 2007, Nicolas Sarkozy a-t-il reçu en grande pompe Mouammar Kadhafi ? En 2012, quelques mois après la mort du dictateur libyen, un document révélé par Mediapart apportait un nouvel éclairage : cette visite à Paris lui aurait-elle été offerte par l'ancien président en contrepartie du financement de sa campagne électorale ? Extrait du magazine "Affaires sensibles".
Au début du mandat de Nicolas Sarkozy, cette réception controversée a donné lieu à bien des hypothèses : en 2007, pour quelle raison le président de la République a-t-il déroulé le tapis rouge au sulfureux colonel Kadhafi ? Etait-ce en vue de signer des contrats avec la Libye ? Etait-ce une contrepartie à la libération d'infirmières bulgares injustement emprisonnées et torturées à Tripoli ? Des hypothèses jugées peu crédibles depuis les révélations du journal en ligne Mediapart après la mort du tyran libyen. Cette "folle visite d'un dictateur", sur laquelle revient le magazine "Affaires sensibles" le 18 mai 2023, cacherait-elle un scandale d'Etat ?
En 2012, dans un article titré "Sarkozy-Kadhafi : la preuve du financement", Mediapart lance une bombe en publiant un document qui révèlerait le projet de Mouammar Kadhafi de financer la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007. Il s'agit d'une note manuscrite en arabe, datée de 2006, où l'on peut lire ceci : "... l'approbation d'appuyer la campagne électorale du candidat aux élections présidentielles M. Nicolas Sarkozy, pour un montant d'une valeur de 50 millions d'euros".
L'ancien président mis en examen en 2018
La Libye aurait-elle financé la première campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy ? Ce dernier crie au "faux grossier" et porte plainte contre Mediapart. Mais la justice ne le suit pas : rien ne permet d'affirmer que le document est un faux. En 2018, l'ancien président est mis en examen pour "corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illicite de campagne électorale", puis "association de malfaiteurs".
"Il y a un soupçon de financement occulte de la démocratie française par une dictature, avec tout un champ, ensuite, de contreparties de ladite démocratie en faveur de la dictature. La visite de décembre 2007 de Kadhafi à Paris fait partie du champ de ces contreparties."
Fabrice Arfi, journaliste à Mediapartdans "Affaires sensibles"
Les juges d'instruction qui ont mis en examen Nicolas Sarkozy et Claude Guéant, alors secrétaire général de l'Elysée, les soupçonnent en effet d'avoir agi pour organiser des transferts de fonds publics de la Libye vers la France, par virements via des comptes offshore et en espèces. En échange de quoi il y aurait eu des contreparties diplomatiques : le retour de la Libye sur la scène internationale, l'invitation de Mouammar Kadhafi en France.
"C'est absolument faux", s'insurge Claude Guéant, interrogé par "Affaires sensibles". L'ancien bras droit de Nicolas Sarkozy jure n'avoir "jamais vu un centime libyen financer la campagne". "Il n'y a jamais eu de demande de fonds, il n'y a jamais eu de financement", affirme-t-il, estimant que l'ancien président et lui-même auraient "dû bénéficier d'un non-lieu depuis déjà un certain temps".
Au terme de dix années d'enquête, le parquet national financier (PNF) a demandé le 10 mai 2023 le renvoi devant le tribunal correctionnel de Nicolas Sarkozy, ainsi que de Claude Guéant, dans cette affaire dite du "financement libyen" de sa campagne électorale de 2007. Par ailleurs, la condamnation de l'ancien président dans une autre affaire, celle des "écoutes", a été confirmée par la cour d'appel le mercredi 17 mai.
Extrait de " Kadhafi à Paris, la folle visite d'un dictateur", un document à voir le 18 mai 2023 dans "Affaires sensibles", une coproduction France Télévisions, France TV presse, France Inter, INA et Capa Presse adaptée d’une émission de France Inter.
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