Incarcération de Nicolas Sarkozy : les magistrats pris pour cible

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Article rédigé par franceinfo - A. De Matos - Édité par l'agence 6Medias
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Alors que Nicolas Sarkozy a été incarcéré ce mardi matin, son épouse et son avocat lui ont déjà rendu visite. La venue prochaine de Gérald Darmanin a, quant à elle, provoqué la colère des magistrats.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Nicolas Sarkozy, incarcéré depuis ce mardi matin, a déjà reçu la visite de son épouse et de son avocat. Et le prochain pourrait bien être un membre du gouvernement. Lundi, Gérald Darmanin, garde des Sceaux, a annoncé qu'il se rendra auprès de l'ancien président.

Une déclaration choc, qui ne passe pas auprès des magistrats. Ce matin, le plus haut magistrat de France, Rémy Heitz, s'est mis en garde contre une telle position : "Je ne parle pas de désaveu, je parle de risque d'obstacle à la sérénité et de risque donc d'atteinte à l'indépendance des magistrats. Encore une fois, ça doit être notre objectif à tous. Il faut véritablement préserver de toute influence l'intervention des magistrats dans un dossier aussi sensible".

Les critiques se multiplient au sein de la classe politique

Les syndicats ont dénoncé une confusion des rôles, alors que le ministre de la Justice a pour devoir de garantir la neutralité de l'institution. Au sein de la classe politique, les critiques se multiplient.

À gauche, on dénonce une atteinte directe à la séparation des pouvoirs. "Tout ça participe en réalité à une remise en question de l'autorité judiciaire", a déclaré Eric Coquerel.

Dans le camp de Marine Le Pen, le ton est tout autre, on pointe du doigt l'attitude des magistrats. "Je vois simplement que des magistrats semblent s'en offusquer. Ils ont décidément une vision pour certains très politique de l'affaire. Ce serait mieux qu'ils aient une vision plus juridique de cette histoire", a affirmé le député RN Laurent Jacobelli.

Ce soir, l'ancien garde des Sceaux a tenu à défendre la complexité de la situation. "Qu'il ne veut pas abandonner son ami, je trouve que ça a de la gueule et de l'allure", a assuré Eric Dupond-Moretti.

Cette controverse rappelle que l'affaire est toujours en cours. Nicolas Sarkozy est en attente de la décision du juge concernant sa demande de remise en liberté.

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