Boissons énergisantes : que contiennent-elles vraiment ?

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Article rédigé par France 2 - J. Lonchampt, G. Baslé, F. Cardoën - Édité par l'agence 6Medias
France Télévisions

Avec un marketing très efficace auprès des plus jeunes, skieurs, parachutistes de l’extrême relayent sur les réseaux sociaux l’image des boissons énergisantes. Pourtant, quelle est leur réelle composition ?

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Des distributions de canettes en plein cours. Une centaine d’étudiants livrés gratuitement en boissons énergisantes. Il s’agit, depuis quelques années, des scènes que l’on peut observer dans les écoles et les facultés. Cadeaux par milliers, frigos promotionnels, certaines marques sont prêtes à tout pour séduire leur jeune clientèle. À en croire leur consommation en pleine journée, c’est une boisson qui fait fureur chez ces étudiants.

Des partenariats avec les étudiants

Pour s’assurer de fidéliser les jeunes clients, les fournir pour leurs événements festifs, la marque a décidé de nouer un partenariat avec Flavien Dumont, le président du BDE, le bureau des étudiants. Dans l’un des placards en réserve se trouvent des centaines de canettes offertes. "On ne paye rien. Sur un week-end d’intégration, au prix d’une canette entre 1,10 euro et 1,50 euro, on peut facilement faire une économie de 400 euros", expose le jeune homme. En échange, l’élève s’engage à fournir à l’entreprise des photos mettant en valeur leurs produits. "C’est forcément de la publicité que l’on fait pour eux. Mais on a quelque chose en échange", ajoute-t-il.

Cet exemple est loin d’être un cas isolé. En quelques jours, les équipes de France Télévisions ont repéré plus d’une trentaine d’associations étudiantes qui auraient noué le même partenariat avec des boissons énergisantes. Certains étudiants, à condition d’être anonymes, ont accepté d’en dévoiler les coulisses. "On peut facilement commander 600 canettes tous les deux mois. C’est vraiment une boisson qui part comme des petits pains", indique une source.

Aucun contrat signé, pas d’échange d’argent et pourtant, des consignes très précises à respecter sous peine d’être banni, comme indiqué dans un document que les équipes de France Télévisions se sont procuré.

Une consommation à risque

Le partenaire majeur, Red Bull, entreprise autrichienne, a refusé nos demandes d’interview. "Les personnes qui travaillent dans les coulisses de nos projets préfèrent rester dans l’ombre. Nous regrettons qu’un entretien ne soit pas possible", partage la firme.

Derrière ce marketing très offensif se trouvent des boissons qui vendent un boost d’énergie. Pourtant, leur consommation entraîne un risque, selon un addictologue. "Ça n’est absolument pas bon pour la santé. Et ce qui est inquiétant, c’est qu’on a oublié que ce n’était pas bon et que ça s’est totalement banalisé. Ce sont des boissons qui peuvent entraîner parfois des palpitations. Et pour certaines d’entre elles, on a même observé qu’elles avaient un potentiel addictif, notamment pour ce qui est de la taurine", explique le Pr Amine Benyamina, chef du service de psychiatrie et d’addictologie Hôpital Paul-Brousse (AP-HP). En dix ans, les ventes de boissons énergisantes en France ont été multipliées par quatre. La moitié des consommateurs ont entre 18 et 35 ans.

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