Censure partielle de la loi Duplomb : les agriculteurs divisés face à la décision du Conseil constitutionnel

Publié
Temps de lecture : 1min - vidéo : 2min
Article rédigé par France 2 - L. Deschateaux, M. Lassaga, J. Heins, F. Guinle, B. Véran, P. Brame - Édité par l'agence 6médias.
France Télévisions

Les Sages ont tranché. L'article 2 de la loi Duplomb est censuré alors que celui-ci prévoyait la réintroduction de l'acétamipride, un pesticide interdit en France. Le Conseil constitutionnel juge cette disposition contraire à la Charte de l'environnement. Les premiers concernés, les agriculteurs, sont divisés vendredi 8 août.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Thierry Descazeaux est producteur de noisettes dans le Tarn-et-Garonne (82), et subit une perte de production qu'il attribue à l'interdiction de l'acétamipride, l'insecticide que le Conseil constitutionnel ne recommande pas de réintroduire dans les cultures françaises. Selon lui, il s'agit de concurrence déloyale.

"On ne comprend pas cette décision. On va être le seul pays au monde à ne pas avoir l'usage de l'acétamipride. Les seuls. J'en ai les larmes aux yeux parce que c'est mon métier et que je ne veux pas disparaître. Je suis très fier de mes valeurs paysannes", livre-t-il avec émotion.

Deux visions opposées sur la censure

L'acétamipride, est aussi très demandé par de nombreux producteurs de betteraves, qui affirment que sans cet insecticide, la filière sucre s'effondrerait. Thomas Lafouasse cultive des betteraves bio dans l'Essonne. Lui mise sur des alternatives naturelles depuis sept ans. Malgré les insectes, il affirme n'avoir jamais perdu plus de 20 % de sa production.

"Cette année-là, on a eu une énorme attaque de pucerons, mais dans les jours qui ont suivi, il y a eu des nuages de coccinelles et de larves de coccinelles qui ont réussi à réguler la population. Et puis surtout, la rotation des cultures. En fait, sur 6, 7 ou 8 ans, on va alterner différentes cultures qui vont casser les cycles des maladies, des reproductions des insectes et des mauvaises herbes", explique-t-il, alors qu'il se réjouit de la décision prise par le Conseil constitutionnel. Mais un nouveau texte de loi pourrait être déposé, autorisant la réintroduction de l'acétamipride avec une durée d'utilisation limitée et seulement pour certaines cultures.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.