Une cinquantaine de maires ont bravé l'interdiction de hisser le drapeau palestinien sur leur hôtel de ville

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Article rédigé par France 2 - A. Peyrout, R. Asencio, M. Bouvier, S. Guillemot, J.-M. Lequertier, ICI régions, J. Lavina. Édité par l'agence 6Medias
France Télévisions

En France, certaines mairies ont décidé de braver l'interdit en affichant à leur fronton le drapeau palestinien, à quelques heures de la reconnaissance officielle de l'État de Palestine par Emmanuel Macron, lundi 22 septembre.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Malgré les menaces de Bruno Retailleau, ils ont décidé de braver l'interdit. Dans la matinée du lundi 22 septembre, 50 maires de France ont pavoisé sur leur mairie le drapeau palestinien, selon le ministère de l'Intérieur. C'est le cas à Corbeil-Essonnes (Essonne), près de Paris. La bannière y flotte depuis plusieurs mois déjà, sans vraiment soucier les habitants rencontrés par France Télévisions. "Le drapeau, ça fait presque un an qu'il est là. Il n'y a pas de problème. Il y a le drapeau de l'Ukraine et celui de la Palestine, c'est pareil", commente un automobiliste.

Mais depuis une semaine, la question divise, parfois au sein même de certains foyers. "On a le droit d'afficher ses opinions et je suis tout à fait pour", estime une femme. Mais son mari n'est pas de cet avis : "Moi, je regrette, je ne suis pas complètement en accord avec l'avis de ma femme, confie-t-il.L'affaire des drapeaux est devenue un clivage dans la société française." "

Je trouve ça inutile. C'est aggravant pour la situation entre Israël et la France", ajoute un autre riverain.

Les maires divisés

Le maire, lui, a été assigné en justice par le préfet à la suite de la directive du ministre de l'Intérieur. Mais qu'importe : même s'il doit baisser le drapeau palestinien, il compte en distribuer 1 000 exemplaires dans la soirée de lundi lors d'un rassemblement pour montrer sa solidarité. "Tout ça pour un drapeau, hissé, en ce qui nous concerne, depuis un an et demi. On a un ministre de l'Intérieur qui voudrait transformer les maires en petits préfets. Ce n'est pas le cas. Il n'y a pas de neutralité chez un maire", réagit Bruno Piriou, maire (DVG) de Corbeil-Essonnes.

Un choix politique que Didier Gonzales, maire de Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne), lui, n'estime pas dans ses attributions : "Nous avons le drapeau français, le drapeau européen et le drapeau de la ville", souligne-t-il. Pour ce maire Les Républicains, le drapeau palestinien pourrait créer du trouble chez ses administrés. "Je pense qu'on ne doit pas nous diviser et en plus, pas sur un fronton de mairie, qui ne doit pas devenir un lieu d'exposition à diverses causes", estime-t-il.

Certaines villes comme Paris ont fait un autre choix : afficher les drapeaux palestinien et israélien côte à côte, comme hier soir sur la tour Eiffel.

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