Pour François Hollande, il est temps de "faire une pause fiscale"
Dans un entretien au journal "Le Monde", le chef de l'Etat revient aussi sur le cas Manuel Valls ou l'intervention en Syrie.
Le président de la République a accordé une interview à des journalistes du Monde (article payant) concernant les grands dossiers de la rentrée, vendredi 30 août. Dans cet entretien, François Hollande revient notamment sur les prélèvements obligatoires, l'immigration, la Syrie mais aussi sa méthode de travail. Résumé.
Impôts : "Le temps est venu de faire une pause fiscale"
Le chef de l'Etat répète qu'il a bien entendu le ras-le-bol fiscal des Français. "Grâce à l'engagement de substantielles économies, le temps est venu de faire – plus tôt qu'il n'avait été prévu – une pause fiscale." François Hollande reconnaît "qu'à l'automne 2012, face à l'ampleur des déficits, un effort supplémentaire a été demandé aux Français. Notamment aux plus favorisés, mais pas seulement".
Il écarte définitivement l'idée d'augmenter la CSG pour financer les retraites, confirmant les annonces de Jean-Marc Ayrault sur le dossier. Suivant les déclarations de Pierre Moscovici lors de la rencontre avec les dirigeants du Medef le 29 août, François Hollande refuse également d'augmenter les charges des entreprises : "Nous n'allons pas leur reprendre d'une main ce qu'on leur a donné de l'autre avec le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE)."
Méthode : pas de "petits pas", mais des "grandes foulées"
Quand les journalistes du monde l'interrogent sur une "logique des petits pas", le chef de l'Etat prend visiblement la mouche : "Je ne vois pas ce qui vous autorise à parler de 'petits pas'. Il s'agit plutôt de 'bonnes foulées', si j'en juge par le chemin parcouru." Entre pacte sur la compétitivité, traité budgétaire européen et loi bancaire, François Hollande estime que "jamais, en quinze mois, la France n'aura engagé autant de réformes structurelles".
Voile à l'université : pas d'interdiction en vue
Au mois d'août, le Haut conseil à l'intégration préconisait une interdiction du voile à l'université pour faire face aux "nombreux contentieux intervenus dans tous les secteurs de la vie universitaire" à ce sujet. François Hollande estime qu'"aujourd'hui, dans les universités, il est possible d'intervenir sans qu'il soit besoin de texte supplémentaire".
Le cas Manuel Valls : recadrage et "discussion"
Le ministre de l'Intérieur est clairement renvoyé dans ses quartiers. "Il n'y a pas de raison de modifier le dispositif" de regroupement familial, comme le préconisait Manuel Valls lors du séminaire de rentrée des ministres le 21 août. En revanche, François Hollande n'exclut pas "un débat sur l'avenir de notre politique migratoire dans le cadre d'une réflexion sur ce que doit être la France dans dix ans, c'est bien légitime", ajoute-t-il.
Interrogé sur les dissensions entre la ministre de la Justice et son collègue de l'Intérieur, le président tente d'éteindre définitivement l'incendie. "Au sein d'un gouvernement, la discussion est toujours nécessaire", rappelle François Hollande. Cela ne l'empêche pas de vivement critiquer les fuites dans la presse : "Ce qui ne peut pas être admis, c'est que les arguments des uns et des autres se retrouvent dans la presse. Il s'agit là d'une règle éthique autant que politique. Rien ne doit mettre à mal la solidarité gouvernementale."
Syrie : "Il ne s'agit pas de renverser le dictateur syrien"
La France a bien l'intention d'intervenir en Syrie, après l'utilisation d'armes chimiques dans le pays, a confirmé François Hollande. Peu importe la décision du Royaume-Uni, il y aura "une action proportionnée et ferme contre le régime de Damas". Et celle-ci pourrait avoir lieu avant la réunion extraordinaire du Parlement, mercredi 4 septembre, probablement entre samedi 31 août et mardi 3 septembre, d'après Antoine Basbous, directeur de l'Observatoire des pays arabes interrogé par France 2. "Et si j'ai engagé la France, le gouvernement l'informera des moyens et des objectifs poursuivis conformément à l'article 35 de la Constitution" explique-t-il.
Le chef de l'Etat se refuse à parler de guerre mais préfère le terme de "sanction d'une violation monstrueuse des droits de la personne humaine". "Je ne suis pas favorable à une intervention internationale qui viserait à 'libérer' la Syrie ou à renverser le dictateur", précise le chef de l'Etat.
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