"On s'en serait bien passés" : la menace des insoumis de destituer Emmanuel Macron continue de diviser la gauche
Les insoumis menacent de "destituer" le président de la République s'il ne nomme pas Lucie Castets, la candidate du NFP à Matignon. Une initiative que ne suivent pas les autres partis de l'alliance de gauche.
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La France insoumise menace de "destituer Emmanuel Macron" qui refuse de nommer la candidate du NFP, Lucie Castets, à Matignon. Pour ce faire, LFI veut faire adopter l'article 68 de la Constitution par le Parlement, un mécanisme qui semble irréalisable d'après des constitutionnalistes. Mais cette sortie des insoumis divise à nouveau la gauche. "C'est toujours pareil avec Mélenchon, l'excès", souffle un cadre socialiste. "On s'en serait bien passés", renchérit un communiste.
Les écologistes, de leurs côtés, assurent qu'ils n'ont "rien à voir avec tout ça". "Est-ce que je pense que ce sujet-là, c'était opportun, c'était le truc intelligent à faire ce week-end ? Vous avez compris que si c'était le cas, je l'aurais dit depuis longtemps. Je pense aussi qu'il n'y a pas grand monde, en dehors de la France insoumise, qui est venue apporter son soutien à cette démarche", a expliqué Marine Tondelier, la patronne des Verts, sur franceinfo lundi 19 août.
"On voit bien en réalité que c'est de la menace. Je comprends pourquoi les insoumis en viennent à dire ça".
Marine Tondelier, patronne des Vertsà franceinfo
"Je sais aussi que ça leur ressemble. Ils sont insoumis, c'est leur force aussi. Il n'y a pas de quoi en faire tout un plat. On ne va pas épiloguer là-dessus toute la semaine", a-t-elle conclu.
Marine Tondelier tente ainsi de minimiser les tensions pour éviter d'arriver affaiblis vendredi 23 août à l'Élysée lors des consultations d'Emmanuel Macron, au moment où l'entourage du président rêve de l'explosion du NFP. Le Nouveau Front populaire compte bien arriver à quatre - insoumis, écologistes, communistes et socialistes - autour de sa candidate à Matignon, Lucie Castets, avec le même objectif : l'imposer au chef de l'État qui, lui, n'en veut toujours pas.
La tenue d'un bureau national du PS réclamée
Mais certains socialistes refusent d'aller avec LFI à l'Élysée si La France insoumise maintient sa menace de destitution. C'est le cas des opposants à Olivier Faure, qui ne ratent jamais une sortie de LFI pour remettre en question l'union à gauche, à l'image du maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, et de celle de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy. Cette dernière exige même la tenue d'un bureau national du PS, une réunion pour trancher la forme et le fond. Autrement dit : y aller ensemble ou séparés vendredi 23 août.
Ces socialistes veulent également savoir quels éléments de discussions apporter au chef de l'État et quelles conditions pourraient, ou non accepter, le Parti socialiste. Autant de discussions à mener alors qu'Emmanuel Macron souffle le chaud et le froid ces derniers mois entre la dissolution, la trêve politique et les consultations.
En ligne de mire, la prochaine présidentielle
Mais avec cette sortie, Jean-Luc Mélenchon et ses troupes prennent ainsi le risque de diviser le NFP, pour "reprendre la main sur l'agenda politique", selon un proche de Lucie Castets. "L'avertissement lancé par LFI a déjà eu un résultat, celui de radicaliser le PS qui est dorénavant acquis à une motion de censure, et c'est un bon résultat", tacle Jean-Luc Mélenchon, sur son blog.
Le leader insoumis veut prendre de court la classe politique pour tenter de rappeler qu'il reste le mieux à même de représenter l'alternative aux macronistes, avec la volonté de précipiter "l'affrontement final". Le fameux "eux ou nous", l'extrême droite ou LFI, reste la théorie de l'insoumis en chef, qui fête lundi ses 73 ans. Un parlementaire communiste ironise auprès de franceinfo : "Avant de penser à la prochaine présidentielle, veillons déjà à faire respecter le résultat des législatives".
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