L'Assemblée dit "oui" à l'encadrement des grèves dans l'aérien
La gauche voit dans cette proposition de loi une remise en cause du droit de grève.
/2023/07/06/64a68815cd1a7_placeholder-36b69ec8.png)

Remise en cause du droit de grève ou texte "indispensable", comme l'affirme le ministre du Travail ? Les députés ont en tout cas voté, dans la nuit du mardi 24 au mercredi 25 janvier, un encadrement des conflits sociaux dans le secteur aérien inspiré de celui qui a cours dans le transport terrestre.
Cette proposition de loi a été déposée par un membre de la Droite populaire (UMP), Eric Diard, avant le mouvement d'agents de sûreté aéroportuaire de Noël dernier, comme l'indique le JDD.fr. Elle vise à transposer dans l'aérien le dispositif existant dans les transports terrestres depuis 2007, et appliqué notamment à la SNCF et la RATP en Ile-de-France.
• Que dit le texte ?
Dans l'esprit, cette proposition de loi entend limiter les grèves en incitant à la prévention des conflits et, en cas de mouvement social, éviter la "paralysie" des aéroports ainsi que l'absence d'information des passagers. Il s'agit d'instaurer un "service garanti" mais "pas un service minimum", a souligné Eric Diard, car "il ne s'agit pas d'une mission de service public mais d'une activité fortement concurrentielle".
Le texte rend obligatoire pour les salariés, sous peine de sanction, une déclaration individuelle de participation 48 heures avant chaque jour de grève. De son côté, l'employeur est tenu de faire des prévisions de trafic au plus tard 24 heures avant la perturbation.
Les salariés renonçant à participer à une grève ou décidant de reprendre leur service devront aussi, sous peine de sanctions disciplinaires, en informer leur employeur au plus tard 24 heures avant leur participation ou reprise prévue, selon des amendements votés mardi soir. Cette obligation d'informer l'employeur d'un changement d'avis s'appliquera aussi aux transports terrestres. Ce dernier point a été ajouté en vertu d'un amendement UMP adopté par les députés.
• Qu'en pense la droite ?
L'encadrement du droit de grève dans l'aérien a été régulièrement défendu par le gouvernement lors de plusieurs grèves récentes, dont, fin décembre, le conflit des agents de sûreté. "La proposition de loi est indispensable : elle répond à une attente des Français, dont certains d'entre eux ne supportent plus d'être pris en otage lors des conflits sociaux dans le transport aérien, notamment lorsqu'ils partent en vacances", a affirmé le ministre du Travail, Xavier Bertrand.
Sa collègue de l'Ecologie et des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet, a vanté un "nouvel équilibre longtemps attendu" entre droit à la circulation et droit de grève. Ce n'est "en rien un texte de circonstance", a pour sa part tenu à assurer le ministre chargé des Transports, Thierry Mariani.
• Et l'opposition ?
Pour la gauche, le texte voté n'est qu'"un cheval de Troie pour la mise à mal du droit de grève" et n'a "qu'une portée médiatique d'affichage préélectoral inapplicable dans les faits", indique le député socialiste Daniel Goldberg. Il déplore aussi une volonté de "passer en force" avec un seul examen par chambre.
Pire, la proposition de loi serait contre-productive. Alain Vidalies (PS) a notamment prévenu du "risque insensé que cette proposition soit à l'origine d'une grève". Plusieurs syndicats de pilotes, navigants commerciaux, mécaniciens et personnel au sol ont déposé un préavis de grève du 6 au 9 février, avant les vacances.
Mais certaines critiques viennent également des rangs de la majorité. Ex-président d'Air France, le député Nouveau Centre Christian Blanc a ainsi jugé que "ce texte ne règle en rien les problèmes".
À regarder
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
-
Le fléau des courses-poursuites à Los Angeles
-
Se soigner risque-t-il de coûter plus cher ?
-
Bac sans calculette : les conseils de Lucas Maths
-
Menace des drones : la France déploie ses armes
-
Un couple sauvé des eaux au Mexique
-
Ces méthodes spectaculaires contre les courses-poursuites
-
Opération anti-drogue : 400 policiers mobilisés à Grenoble
-
En Turquie, une femme sauvée in extremis devant un tramway
-
14 milliards d'impôts en plus, qui va payer ?
-
Gaza : comment désarmer le Hamas ?
-
Menace sur les réseaux : 100 000 euros pour t*er un juge
-
Cédric Jubillar : 30 ans requis contre l'accusé
-
Impôts, retraites, que prévoit le budget 2026 ?
-
Rihanna, reine des streams sans rien faire
-
Que changera la suspension de la réforme des retraites si elle est votée ?
-
Salaire : êtes-vous prêts à jouer la transparence ?
-
Ici, des collégiens dorment à la rue
-
Nouvelle éruption d'un volcan dans l'est de l'Indonésie
-
Cœur artificiel : l'angoisse des greffés Carmat
-
Pourquoi le vote du budget peut te concerner
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter