Affaire Julien Bayou : la députée écologiste Sandrine Rousseau n'a "pas de regrets" et déplore le manque d'"analyse politique de la situation"
La procédure pour harcèlement moral et abus de faiblesse visant l'ex-secrétaire national des Écologistes, Julien Bayou, ouverte après une plainte de son ex-compagne, a été classée sans suite pour "absence d'infraction".
Sandrine Rousseau ne veut pas en rester là. "Ce qui a manqué dans l'affaire Bayou, depuis le début, c'est une analyse politique de la situation", déplore mercredi 26 février sur France Inter Sandrine Rousseau, députée Les Écologistes de Paris. Jeudi dernier, Julien Bayou, ex-secrétaire national du parti, a été innocenté par la justice, les plaintes pour harcèlement moral et abus de faiblesse ont été classées sans suite. "La justice a ses critères, maintenant, il reste la question politique", lance-t-elle, invitant à avoir "une lecture politique et féministe de ce qu'il s'est passé".
"Ce qui apparaît assez nettement, c'est qu'il [Julien Bayou] a utilisé son militantisme pour rencontrer plusieurs personnes qui venaient intervenir lors d'événements des écologistes, détaille-t-elle. Est-ce qu'on accepte, est-ce que c'est dans nos valeurs, qu'on puisse utiliser ses fonctions, pour entrer en relation avec certaines femmes qui se sont plaintes de son comportement ?", s'interroge la députée.
Des comportements de séduction qui peuvent s'apparenter à des comportements de prédation
"On ne peut pas se plaindre qu'il y ait 36% de femmes à l'Assemblée et au Sénat et ne pas décrypter ce qu'il se passe à l'intérieur des partis pour les fragiliser et les comportements de séduction qui peuvent s'apparenter à des comportements de prédation", observe l'écologiste. "L'histoire de Julien Bayou nous dit qu'il y a sans doute une analyse à faire pour savoir comment on protège les jeunes militantes qui arrivent dans les partis, […] mais il n'y a pas que les femmes, il y a aussi les personnes en situation de handicap, les personnes LGBT, les personnes racisées", énumère Sandrine Rousseau.
Cette affaire pose donc la question de "comment on fait en sorte qu'un parti politique soit un lieu 'safe', sécurisé, pour les personnes qui subissent des discriminations ?", pose Sandrine Rousseau. "Certainement pas en confortant ceux qui ont des comportements qui les fragilisent, tacle-t-elle. Le problème de la direction, c'est qu'elle a refusé cette question de manière assez systémique, systématique", selon la députée parisienne.
"[La direction du parti] n'a pas voulu poser la question de l'emprise du pouvoir, des conséquences du pouvoir sur les femmes, sur les personnes fragilisées."
Sandrine Rousseau, députée Les Écologistes de Parisà France Inter
Le parti a "très mal géré au départ" l'affaire, juge l'élue écologiste. Elle estime que les personnes qui ont témoigné contre Julien Bayou n'ont pas été suffisamment prises en compte. "Il n’y a jamais eu de mots pour les victimes. Je pense que le parti aurait dû s'excuser très rapidement de n'avoir pas vu, de n'avoir pas su, et du coup, de ne pas les avoir protégées", souligne-t-elle, rappelant que "plusieurs militantes ont quitté le parti" à la suite de cette affaire, et qu'elle ne concerne "pas que l'ex-compagne" de Julien Bayou.
"Des réseaux de loyauté" mis en cause
Sandrine Rousseau pointe également les "réseaux de loyauté" qui compliquent la gestion de l'affaire au sein des Écologistes. "Parce que Julien Bayou a été très haut placé dans le parti, il y a des gens qui lui sont fidèles et qui ont été placés par lui", rappelle-t-elle. Elle lit donc certaines "réactions outrées", non pas comme des réactions en "rapport avec les valeurs que nous portons", mais comme des "réactions de loyauté", vis-à-vis de l'ex-numéro un.
Sandrine Rousseau affirme qu'il "n'y a pas de regrets sur la manière dont ça s'est passé pour Julien Bayou", et juge "normale" la "suspension à titre conservatoire" qu'il a subie à l'époque. Elle espère cependant que le parti mettra rapidement à disposition les "conclusions de l'enquête interne dont on ne connaît absolument rien". En octobre dernier, l'enquête interne qui avait été confiée à "un tiers indépendant" s'était conclue "sans preuve de délit" de la part de son ex-leader, avait annoncé un communiqué des Écologistes.
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