Fin négociateur, "gravité" de la situation, "bâtir une véritable plateforme de gouvernement"… Dans les coulisses de la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon
A l'Elysée, les proches d'Emmanuel Macron mettent en avant les qualités de négociateur du nouveau Premier ministre et précisent qu'il aura le temps de se constituer une majorité de gouvernement.
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Cette fois, c'est la bonne pour lui. Emmanuel Macron s'est donc décidé très vite : quelques heures après avoir pris acte de la démission de François Bayrou, le chef de l'Etat a nommé Sébastien Lecornu Premier ministre. Fidèle parmi les fidèles, ministre depuis 2017 et chargé des Armées depuis plus de trois ans, âgé de 39 ans, ce dernier arrive à Matignon sans majorité, sans garantie, sans assurance-vie.. Et avec une mission particulièrement difficile à relever : faire adopter un Budget, avant la fin de l'année.
Il a ainsi d'ores et déjà affiché la méthode - après de longues discussions avec Emmanuel Macron - : il prone un "changement de méthode" dans la vie politique. Sa mission, puisqu'il l'a acceptée : discuter pour arracher des compromis avec les responsables politiques dans le but de faire adopter un Budget. C'est seulement à l'issue de ces négociations et sans calendrier ou délai imparti que celui qui est réputé habile et fin négociateur soumettra un gouvernement au président.
Coup de fil à Olivier Faure
En coulisses, après cette nomination express, à l'Elysée, on explique qu'il "n'y a pas d'autre majorité" que celle toute relative qui soutenait François Bayrou, c'est-à-dire le bloc central élargi aux Républicains. Le chef de l'Etat a même appelé Olivier Faure une heure avant l'annonce, pour lui signifier qu'il ne choisirait pas un Premier ministre socialiste, selon cette même source, a appris franceinfo auprès de l'entourage d'Emmanuel Macron.
Du côté de l'Elysée, on souligne aussi que Sébastien Lecornu a de bonnes relations avec Les Républicains et qu'il est plutôt respecté à gauche, notamment grâce à ses fonctions de ministre des Armées. C'est un homme qui a le sens des négociations, le sens de l'Etat, précise cette source.
Dans l'entourage d'Emmanuel Macron, on explique que Michel Barnier et François Bayrou ont eu "le mérite" d'élargir le socle commun en passant une alliance avec Les Républicains, mais n'ont pas su animer cette alliance, qui n'était pas appuyée sur un véritable contrat de gouvernement, selon cette source.
Sébastien Lecornu a reçu, lui, mission de la part du président de la République de réunir et d'animer ce socle commun - le bloc central Renaissance, Horizons, le Modem, Les Républicains - pour "bâtir une véritable plateforme de gouvernement", poursuit l'entourage du chef de l'Etat. Ensuite, Sébastien Lecornu a la charge de se tourner vers les formations politiques, les groupes parlementaires prêts à discuter avec lui.
Vers un accord de non-censure ?
Pour ces discussions, l'Elysée cite quatre groupes : le groupe Liot, les socialistes, les communistes et les écologistes. Sébastien Lecornu n'a pas la mission de bâtir une coalition avec ces forces-là, mais plutôt de négocier un accord de non-censure à partir de la "plateforme du gouvernement" qu'il aura au préalable élaborée avec les forces du socle commun.
Dans l'entourage du chef de l'Etat, on précise encore que Sébastien Lecornu est libre. Mais il faut qu'il agisse vite. Pour autant, il faut une discussion en profondeur. Il n'y a donc pas de date limite, de limite de temps qui soit imposée au nouveau Premier ministre pour réussir à bâtir cet accord.
Le principal argument qui est mis en avant dans l'entourage du chef de l'Etat, c'est plutôt la "gravité" de la situation politique. On souligne à l'Elysée que toutes ces forces politiques ont la responsabilité de travailler ensemble au regard de la puissance des deux forces radicales, le Rassemblement national et La France insoumise. Du côté de l'Elysée, on n'entend pas des sirènes appelant à une autre politique, mais plutôt à la continuité de celle qui est en cours.
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