Fin des avantages pour les anciens ministres et Premiers ministres : qu'en pensent les intéressés ?

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min - vidéo : 2min
Article rédigé par France 2 - J. Cholin, M. Gensse, A. Mezmorian, M. Bouvier, L. Haedrich, R. Monjanel - Édité par l'agence 6Médias
France Télévisions

Les privilèges pour les anciens ministres sont-ils sur le point de disparaître ? "Tout le monde doit faire des efforts", a déclaré Sébastien Lecornu dans un entretien à la presse régionale. Les secrétaires particuliers et protections policières pourraient être revus à la baisse.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Gabriel Attal, début 2024, Michel Barnier, puis François Bayrou, l'hiver dernier. Quatre gouvernements en un an et demi et autant d'avantages accordés aux ministres sortants. Des avantages que Sébastien Lecornu voudrait revoir pour donner l'exemple, dit-il. "Je vais mettre fin aux derniers privilèges qui sont encore accordés à vie à certains anciens membres du gouvernement", a annoncé le Premier ministre dans un entretien accordé à Ouest-France.

De quels privilèges parle-t-il ? Dans le détail, chaque ancien Premier ministre se voit allouer un véhicule avec chauffeur et surtout un secrétariat particulier, limité depuis 2019 à 10 ans maximum. Ainsi, l'an dernier, Dominique de Villepin a coûté 207 000 euros à la République, suivi de Bernard Cazeneuve, qui a obtenu 198 000 euros de services accordés en 2024 pour cinq mois passés à Matignon fin 2016, et 158 000 euros pour Jean-Pierre Raffarin.

Vers une révision au cas par cas ?

Quant aux simples ministres, leur salaire est maintenu pendant 3 mois, le temps de rebondir. Alors, faut-il en finir avec ces privilèges ? Nous avons posé la question à la plupart des anciens Premiers ministres, aucun ne nous a accordé d'interview à ce sujet. Hors caméra, certains anciens ministres s'avouent gênés. "Ça aurait dû être fait depuis longtemps, les intéressés auraient dû renoncer d'eux-mêmes", glisse une ancienne ministre socialiste. D'autres en veulent à Sébastien Lecornu comme cet ancien ministre de droite, qui fustige : "Franchement ça n'a aucun intérêt, c'est très populiste, à la limite du ridicule".

Au total, en comptant leur protection policière, les anciens Premiers ministres ont coûté à l'État 4,5 millions d'euros l'an dernier. "On est vraiment sur une goutte d'eau. On est sur environ 4 millions qui sont accordés aux anciens Premiers ministres et aux anciens ministres. Donc, autrement dit, c'est quelque chose de fondamentalement symbolique, très, très loin d'une somme qui pourrait permettre de combler les déficits", estime Benjamin Morel, politologue et maître de conférences en droit public à l'Université Paris II Panthéon-Assas.

D'après nos informations, le ministère de l'Intérieur plaiderait de son côté pour une révision au cas par cas de la protection policière accordée aux anciens ministres concernés.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.