Vote de confiance : malgré le casse-tête politique, Emmanuel Macron veut "aller vite" pour trouver un nouveau Premier ministre

Tandis que la chute de François Bayrou semble inéluctable, le chef de l'Etat tente d'accélérer sur le "casting" du futur locataire de Matignon. Malgré les embûches.

Article rédigé par franceinfo
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François Bayrou et Emmanuel Macron, lors d'une réunion gouvernementale, le 12 juillet 2025. (TOM NICHOLSON / POOL)
François Bayrou et Emmanuel Macron, lors d'une réunion gouvernementale, le 12 juillet 2025. (TOM NICHOLSON / POOL)

Qui sera le prochain ? Sauf coup de théâtre, François Bayrou va devenir le premier chef de gouvernement de la Ve République à tomber sur un vote de confiance. Un scénario qu'il a lui même provoqué et qui ouvre une nouvelle période d'incertitudes, au moins jusqu'à la nomination de son successeur.

Dimanche 7 septembre, dans une nouvelle interview pour Brut, cette fois, le futur ex-Premier ministre a dénoncé le jeu des oppositions, "en guerre civile les unes avec les autres", mais qui vont s'allier pour "abattre le gouvernement". François Bayrou semble avoir acté sa chute, expliquant qu'il y a "pire dans la vie que d'être renversé", que neuf mois à matignon "c'est déjà pas mal", et parlant déjà de son gouvernement au passé.

Avant ou après le 10 septembre ?

Tous les regards se tournent déjà vers Emmanuel Macron, de nouveau à la recherche d'un Premier ministre : le cinquième depuis sa réélection en 2022 et le troisième depuis qu'aucune majorité ne s'est dégagée à l'Assemblée nationale après la dissolution, il y a plus d'un an. Si le verdict du vote de confiance est attendu autour de 19 heures, François Bayrou devra remettre sa démission au chef de l’état. L'Élysée ne dit pas encore si ça se fera dans la foulée : "Laissons passer le vote", balaye ainsi un proche du président. Une chose est sûre : François Bayrou continuera à gérer les affaires courantes tant que son successeur ne sera pas nommé.

Côté calendrier, d'ailleurs, des sources assurent que le chef de l'Etat veut "aller vite" : "Il est au travail", glisse son entourage. Un cadre de la coalition gouvernementale parie ainsi sur une nomination rapide, - "pourquoi pas demain" -, afin d'avoir un premier ministre "pare-feu" avant mercredi 10 septembre et le mouvement "Bloquons tout". Un autre suggère, au contraire, de laisser passer cette journée de mobilisation, histoire que les opposants n'aient pas de premier ministre "punching-ball". D'où cette mise en garde d'une ministre : "Avec le président, une dilatation du temps est toujours possible".

"Il faut qu'il puisse garder les LR dans le bateau"

Sauf que, côté casting, rien ne semble fait : Emmanuel Macron a dit la semaine dernière qu’il fallait travailler avec les socialistes, ce à quoi le patron du PS, Olivier Faure, a répondu aussitôt. Sauf que pas grand monde ne croit à l'option socialiste : l'hypothèse fait grincer des dents en macronie car cela signifierait une remise en cause de la politique menée depuis 2017. Et puis, ça fragiliserait la coalition actuelle : Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur et patron des LR, met la pression. Pour son parti Les Républicains, hors de question d'avoir un premier ministre socialiste.

Une figure macroniste dresse donc le portrait-robot du premier ministre idéal : "Il faut qu'il puisse garder les LR dans le bateau, mais qu'il soit acceptable pour les socialistes. Histoire que ce ne soit pas honteux pour eux de négocier le Budget."

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