Reconnaissance de l'État de Palestine : "Emmanuel Macron a reconnu la violence, le pire des terrorismes possibles", fustige Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme
Invité des "4 Vérités" mercredi 24 septembre, le député Rassemblement national de la Somme, Jean-Philippe Tanguy, déplore que la reconnaissance de la Palestine par Emmanuel Macron à l'ONU lundi ne se soit pas faite "dans un processus de paix".
La reconnaissance de la Palestine comme État par Emmanuel Macron à la tribune des Nations unies lundi soir a engendré de nombreuses réactions. Une reconnaissance à laquelle le Rassemblement national, comme une majorité d'élus à droite, est fermement opposé. Sur le plateau des "4 Vérités" mercredi 24 septembre, le député RN Jean-Philippe Tanguy estime que cela revient à "rajouter un sujet de division en France (...) pour obtenir absolument rien du tout de la part du Hamas".
Ce texte correspond à une partie de la retranscription de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Gilles Bornstein : Je voudrais qu'on aborde la question de la Palestine par le côté politique. Une dissolution n'est pas à exclure, votre arrivée au pouvoir non plus. Le président de la République a reconnu l'État de Palestine au nom de la France, pas en son nom propre, au nom de la France. Vous vous y êtes opposé. En cas de cohabitation, comment ça se passe ?
Jean-Philippe Tanguy : Ce sera forcément un sujet de tension, évidemment. Nous sommes tellement opposés à cette reconnaissance, non pas que nous soyons contre le fait que la Palestine soit reconnue un jour quand l'autorité palestinienne sera pacifique et capable de représenter ce peuple dignement. Mais aujourd'hui, malheureusement, Monsieur Macron a reconnu la violence, le pire des terrorismes possibles, en reconnaissant la Palestine après 70 ans d'histoire et deux ans après le pogrom du 7 octobre. Et donc c'est terrible que la pire des violences ait permis la reconnaissance de cet État et non un processus de paix, comme la France l'avait toujours dit.
Je dois donc comprendre que vous ne respecteriez pas vraiment le domaine réservé du président de la République, que vous exigeriez au moins qu'il soit partagé ?
Mais absolument. D'ailleurs, Marine Le Pen avait été très claire lors de la dernière législative. Le domaine réservé du président de la République existe, mais il n'est pas de l'ampleur que revendiquait Monsieur Macron et d'autres. Un certain nombre de constitutionnalistes, et d'ailleurs de diplomates, l'expliquent très bien. Encore hier, dans les colonnes du Figaro, l'ancien ambassadeur en Algérie, Monsieur Driancourt...
Je précise que Xavier Driancourt est désormais très proche du Rassemblement National.
Personnellement, je ne le connais pas et la tribune qu'il a publiée dans le Figaro avec d'autres qui ont pris ses positions est très claire. Mais est-ce que c'est la priorité aujourd'hui des Français d'avoir des tensions entre un éventuel gouvernement Rassemblement National et Monsieur Macron ? Je ne pense pas. Je pense que la priorité, c'est le pouvoir d'achat, la sécurité, la justice, l'éducation.
On va en parler, mais c'est quand même important parce que la reconnaissance, c'est binaire, c'est : "Tu veux ou tu ne veux pas". Comment fait-on ?
C'est vrai, mais Monsieur Macron n'a pas non plus tenu compte de l'opinion très large des Françaises et des Français, au-delà du Rassemblement national, qui étaient contre cette reconnaissance.
"Les compatriotes de confession juive ont raison de se sentir trahis"
C'est deux tiers : un tiers pour la reconnaissance sous condition, un tiers pour la reconnaissance telle qu'il l'a fait.
Dans les opinions exprimées, c'était une large majorité, parce que les abstentions, on ne peut pas les prendre en compte quand ça nous arrange. Et la réalité, c'est que Monsieur Macron n'a tenu aucun compte. Dans la période de tension en France que l'on connaît, rajouter encore un sujet de division en France entre les Françaises et les Français, est-ce que c'était le moment ? Je ne crois pas, d'ailleurs, pour obtenir absolument rien du tout de la part du Hamas, qui se moque totalement des conditions posées par Emmanuel Macron. Par contre, les compatriotes de confession juive, qui subissent une flambée d'antisémitisme depuis deux ans, se sentent trahis, et ils ont raison de se sentir trahis.
Emmanuel Macron a dit hier que la France est prête à participer à une éventuelle mission internationale de stabilisation à Gaza. Vous, aux manettes, est-ce que vous autoriseriez des soldats français à participer, ou, là aussi, ce sera un sujet de tension avec le président ?
La doctrine, elle est très claire. C'est l'ONU qui peut permettre à la France d'intervenir avec d'autres forces pour assurer des missions de paix.
Un pays a le choix ou non de participer à des missions de l'ONU.
Est-ce que l'ONU aujourd'hui est capable de donner un mandat à la France pour garantir cette force à Gaza ? Non, ça n'existe pas. Donc une fois de plus, c'est comme l'Ukraine, malheureusement. Aujourd'hui, il faut un processus de paix et aboutir à un processus de paix qui permette ce mandat de l'ONU. J'ai l'impression qu'il n'y a plus, et d'ailleurs ce n'est pas qu'une impression, il n'y a plus que le Rassemblement National avec Marine Le Pen et Jordan Bardella qui respectent l'ONU, le droit international et les processus que notre pays a toujours respectés et nous intervenons sous mandat de l'ONU, nous ne sommes jamais intervenus sans mandat de l'ONU.
En l'état, cette mission internationale de stabilisation, même décidée par l'ONU, a priori, une France dirigée par le Rassemblement national n'y participerait pas ?
Mais s'il y avait des mandats de l'ONU, nous pourrions participer à n'importe quelle force d'intervention de la paix. Mais vous le savez très bien, aujourd'hui, un mandat de l'ONU à Gaza ou dans les autres territoires palestiniens, ça n'existe pas.
Cliquez sur la vidéo pour regarder l'entretien en intégralité.
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