Affaire Cahuzac : le gouvernement débordé par la crise
Du président de la République aux ministres, tout au long de la journée de mercredi, l'exécutif a multiplié les déclarations.
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Eteindre l'incendie Jérôme Cahuzac, éviter que ses flammes n'atteignent François Hollande. Toute la journée du mercredi 3 avril, le président de la République, son Premier ministre et ses ministres se sont démenés pour limiter les dégâts provoqués par les mensonges de l'ancien ministre du Budget. Ce dernier a avoué, mardi 2 avril, qu'il détenait un compte non déclaré à l'étranger. Il a été mis en examen dans la foulée pour "blanchiment de fraude fiscale".
Francetv info revient sur une journée de crise politique.
1 Acte 1: les ministres accablent Jérôme Cahuzac
Les membres du gouvernement se sont pressés mercredi matin dans les matinales radio, premier rendez-vous politique de la journée. Dans le sillage de Jean-Marc Ayrault mardi soir sur France 2, ils ont accablé leur ancien camarade. Les éléments de langage sont clairs : l'affaire Cahuzac est la faute d'un seul homme et le président de la République, François Hollande, n'était au courant de rien.
2 Acte 2 : le Parti socialiste annonce son exclusion prochaine
Mercredi en début de matinée, le premier secrétaire du Parti socialiste annonce qu'il va exclure l'ancien ministre du Budget. "Par ses actes d'une extrême gravité, Jérôme Cahuzac s'est exclu de fait du Parti socialiste. Il n'en sera désormais plus membre", estime Harlem Désir. Il demande également que l'élu du Lot-et-Garonne renonce à ses mandats électifs.
3 Acte 3 : le président de la République fait une déclaration depuis l'Elysée
Alors qu'il doit s'envoler pour le Maroc, le président de la République décide d'enregistrer une déclaration sur l'affaire Cahuzac à l'issue du Conseil des ministres. "Il devenait la cible donc il fallait qu'il prenne la parole", analyse la journaliste de France 2 Valérie Astruc.
Enregistrée avec les moyens techniques de l'Elysée, la déclaration est soigneusement pesée. "Il voulait enregistrer tranquillement et pouvoir hésiter, se reprendre, ce qu'il n'aurait pas pu faire en direct devant les médias", explique la journaliste.
Pour répondre aux accusations de l'opposition, le président de la République assure que Jérôme Cahuzac "n'a bénéficié d'aucune protection autre que celle de la présomption d'innocence". François Hollande annonce ensuite trois mesures. En réalité, deux d'entre elles - la réforme du Conseil supérieur de la magistrature et la loi contre les conflits d'intérêts - étaient déjà dans les tuyaux. Il ajoute une nouvelle mesure au projet de loi sur les conflits d'intérêts, la publication de la déclaration d'intérêt de tous les parlementaires, et une vraie nouveauté, l'inéligibilité pour les élus condamnés pour fraude fiscale ou corruption.
4 Acte 4 : le gouvernement se justifie à l'Assemblée
Hasard du calendrier, Jérôme Cahuzac a avoué la veille des questions au gouvernement, le rendez-vous du mercredi où les ministres sont interrogés par les députés. C'est Bernard Accoyer, ancien président de l'Assemblée nationale, qui ouvre le bal avec une question pour le Premier ministre. "Que savait-on au sommet de l'Etat ? Et depuis quand ?", lance le député UMP.
"En aucun cas, l'exécutif, le pouvoir du gouvernement, n'est intervenu pour entraver en quoi que ce soit la marche de la justice", rétorque Jean-Marc Ayrault.
Mais c'est le ministre de l'Economie et des Finances qui concentre l'essentiel des attaques de l'opposition. Le président du groupe UMP, Christian Jacob, se demande si le ministre de tutelle de Jérôme Cahuzac a "voulu blanchir l'ancien ministre en utilisant les prérogatives liées à sa fonction".
5 Acte 5 : une note met en doute la version élyséenne
En fin d'après-midi, Le Point révèle que l'Elysée disposait dès la fin décembre d'une note blanche, une note anonyme émanant des services de l'Etat, confirmant les informations sur le compte suisse du ministre.
L'Elysée avait été destinataire d'une note blanche dès fin décembre confirmant les accusations de Médiapart. INFO Le Point à paraître demain
— Beatrice Parrino (@BeaLePoint) 3 avril 2013
Cette accusation n'est en réalité pas nouvelle. Dès le 27 mars, Le Canard enchaîné indiquait que le président disposait fin décembre d'une note indiquant que la bande sonore, où l'on entend Jérôme Cahuzac évoquer l'existence de ce compte, n'avait pas été trafiquée. François Hollande et ses ministres n'ont pas fini de s'expliquer sur cette affaire.
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