L'Etat de Californie annonce poursuivre en justice l'administration de Donald Trump, après sa décision d'envoyer la garde nationale sans l'aval du gouverneur

Près de 700 militaires des Marines ont été déployés par l'administration Trump pour "protéger les agents et bâtiments fédéraux" à Los Angeles, après que des manifestations contre la police de l'immigration ont tourné à l'affrontement.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le gouverneur démocrate de l'Etat de Californie, Gavin Newsom, donne une conférence de presse à Ceres, en Californie, le 17 avril 2025. (JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
Le gouverneur démocrate de l'Etat de Californie, Gavin Newsom, donne une conférence de presse à Ceres, en Californie, le 17 avril 2025. (JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Ils y voient "un pas incontestable vers l'autoritarisme". Le gouverneur démocrate de l'Etat de Californie, Gavin Newsom, et le procureur général de Californie, Rob Bonta, ont annoncé lundi 9 juin lancer des poursuites judiciaires contre l'administration de Donald Trump. Ils dénoncent la décision du président républicain d'envoyer la garde nationale des Etats-Unis en Californie contre des manifestants, et ce sans l'aval du gouverneur.

Le gouverneur de Californie estime que Donald Trump "fabrique cette crise" et "crée la peur et la terreur pour prendre le contrôle d'une milice d'État et violer la Constitution américaine", dans un message sur la plateforme X. "L'ordre illégal qu'il a signé" pour permettre ce déploiement, du jamais vu depuis 1965, "pourrait lui permettre d'envoyer l'armée dans n'importe quel Etat" américain, ajoute Gavin Newsom, qui qualifie cette décision d'"excès de pouvoir scandaleux".

Peu après, l'armée américaine a officialisé dans un communiqué l'envoi d'environ 700 militaires des Marines pour "protéger les agents et bâtiments fédéraux" dans l'agglomération de Los Angeles. "Les Marines américains ont servi honorablement dans de nombreuses guerres pour défendre la démocratie", a écrit Gavin Newsom sur X, pour qui "ils ne devraient pas être déployés sur le sol américain face à leurs propres compatriotes pour réaliser le fantasme fou d’un président dictatorial". Quelque 300 soldats de la garde nationale avaient été déployés à Los Angeles dimanche, où des violences ont éclaté après que des habitants ont tenté de s'interposer face aux arrestations musclées d'immigrés, menées par la police fédérale de l'immigration.

"Los Angeles aurait été complètement anéantie"

Il s'agit de la 24e fois que l'Etat de Californie entame des poursuites contre l'administration Trump depuis le début du second mandat du républicain condamné pour falsifications comptables, d'après le procureur général de Californie cité par CNN. Il ajoute que les forces de l'ordre sont "complètement préparées" à gérer les manifestations à Los Angeles, et que si "la grande majorité des manifestants sont pacifiques et respectent la loi", la police "trouvera" et "demandera des comptes" à ceux qui l'enfreignent.

Dans un court échange avec des journalistes lundi à la Maison Blanche, le républicain a rejeté la faute des débordements sur des "agitateurs professionnels" et des "insurgés", mais n'a pas dit s'il déclarerait un état "d'insurrection" à proprement parler, ce qui lui donnerait des pouvoirs extrêmement étendus. Il a aussi défendu comme "excellente" sa décision d'envoyer la Garde nationale, et prétendu sur son réseau Truth Social que Los Angeles aurait été "complètement anéantie" sans son intervention. Enfin, interrogé sur la possibilité que son principal conseiller en matière d'immigration, Tom Homan, arrête le gouverneur de Californie, Donald Trump a déclaré : "Je pense que ce serait super, il a fait un boulot horrible".

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