Crash aérien à Washington : "C'est très difficile de localiser un avion" depuis un autre appareil, assure un expert

Le premier vice-président de la Compagnie des Experts Agréés par la Cour de cassation appelle à être prudent sur les causes de la collision aérienne entre un avion et un hélicoptère à Washington et ne pas accuser trop rapidement les contrôleurs aériens "comme Trump le fait".

Article rédigé par franceinfo
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Une vue de la scène après qu'un avion de ligne est entré en collision en plein vol avec un hélicoptère militaire et s'est écrasé sur le fleuve Potomac à Washington, D.C., aux États-Unis, le 30 janvier 2025. (CELAL GUNES / ANADOLU via AFP)
Une vue de la scène après qu'un avion de ligne est entré en collision en plein vol avec un hélicoptère militaire et s'est écrasé sur le fleuve Potomac à Washington, D.C., aux États-Unis, le 30 janvier 2025. (CELAL GUNES / ANADOLU via AFP)

"C'est très difficile de localiser un avion" depuis un autre appareil, assure François Grangier, premier vice-président de la Compagnie des Experts Agréés par la Cour de cassation et ancien commandant de bord sur Airbus A380, interrogé jeudi 30 janvier sur franceinfo. "On peut en prendre un pour un autre", ajoute-t-il après la collision entre un avion de ligne et un hélicoptère militaire à Washington DC, aux États-Unis.

"Il ne faut pas croire qu'on voit une grosse boule lumineuse se rapprocher", explique l'ancien chef de bord. "On voit un objet sombre, faiblement éclairé, et si on n'est pas en face et qu'effectivement les phares d'atterrissage provoquent une lumière intense, on n'a qu'un très faible éclairage pour essayer de trouver l'appareil", décrit-il.

Problème d'identification ?

Quant à savoir ce qu'il s'est passé précisément, "il ne faut pas faire de raccourcis rapides comme Monsieur Trump le fait", affirme François Grangier, après que le président des États-Unis a désigné les contrôleurs aériens comme responsables de la catastrophe. "Le point à éclaircir est de savoir quel était le régime de vol des deux appareils, à savoir s’ils étaient en vol aux instruments, c'est-à-dire soumis à la protection des contrôleurs, ou en vol à vue, auquel cas ils doivent eux-mêmes s'affranchir des abordages", explique l'expert.

Au moment de la collision, l'avion est en phase d'atterrissage, donc "sur une trajectoire parfaitement établie et ne doit pas rencontrer la trajectoire d'autres appareils". "Il y a fort à parier que c'est un problème d'identification", analyse-t-il. Mais l'écoute des conversations de bord permettra de connaître les causes du drame, tempère-t-il : "On saura si effectivement il y avait une inquiétude quant à l'identification ou alors aucune inquiétude et, dans ce cas-là, une erreur d'appréciation", conclut l'expert.

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