Collision aérienne à Washington : "L'hélicoptère n'avait pas à se trouver là", selon Gérard Feldzer, spécialiste aéronautique

Un accident rarissime, d'autant plus qu'il survient dans une des zones aériennes les plus sécurisées au monde. Gérard Feldzer, ancien commandant de bord, spécialiste d'aéronautique, et président d'Aviation sans frontières pointe un dysfonctionnement probable du contrôle aérien, plus qu'un éventuel problème technique sur l'un des deux appareils.

Article rédigé par franceinfo
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30 janvier 2025 à Arlington, en Virginie. Un avion d'American Airlines en provenance de Wichita (Kansas) est entré en collision avec un hélicoptère alors qu'il approchait de l'aéroport national Ronald Reagan. (ANDREW HARNIK / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)
30 janvier 2025 à Arlington, en Virginie. Un avion d'American Airlines en provenance de Wichita (Kansas) est entré en collision avec un hélicoptère alors qu'il approchait de l'aéroport national Ronald Reagan. (ANDREW HARNIK / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Selon la compagnie aérienne, l'avion de ligne entré en collision avec l'hélicoptère militaire à Washington mercredi 29 janvier au soir, transportait 60 passagers et quatre membres d'équipage. Les opérations de recherche ont commencé, dans des conditions déjà difficiles alors que les deux appareils sont tombés dans le fleuve Potomac, et que les températures sont glaciales à Washington. Le bilan n'a pas encore été communiqué.

"Manifestement, l'hélicoptère n'avait pas à se trouver là. Le problème n'était pas tant sur les appareils, que sur le contrôle aérien" explique Gérard Feldzer, ancien commandant de bord, spécialiste d'aéronautique, et président d'Aviation sans frontières. Un accident rarissime qui interroge : un hélicoptère militaire ne devrait-il pas être équipé d'un système anticollision qui aurait dû éviter l'accident ? "Justement, ce n’est pas certain. Ce sera la première chose à déterminer", répond le président d'Aviation sans frontières.

Une erreur humaine ?

L'erreur est forcément humaine pour l'ancien commandant de bord. "Il y a un problème de coordination, c'est certain", insiste-t-il. Encore plus surprenant dans une zone qui reste celle des plus hautes institutions des États-Unis.

On est près de la Maison Blanche, c'est hyper surveillé. Je ne m'explique pas comment un hélicoptère pouvait être dans les lignes d'approche des avions de ligne.

Gérard Feldzer

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Le New York Times pour sa part rappelle que le nombre de "quasi-accidents" aériens - ces accidents évités au dernier moment - a particulièrement augmenté ces dernières années, la faute en serait, selon le journal, à une pénurie de personnel dans la surveillance des aéroports. Une information que Gérard Feldzer tient à relativiser."Ce n'est pas parce que vous augmentez le personnel que vous évitez davantage les accidents, estime-t-il. Non. Souvent, ce sont soit des erreurs équipages des appareils, soit des accidents techniques".

Pour l'heure, les recherches se poursuivent toujours au cœur de la capitale américaine, avec peu d'espoir de trouver des survivants.

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