Nucléaire iranien : Téhéran estime que la coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique "n'est plus pertinente"

A l'initiative de la France, du Royaume-Uni et de l'Allemagne, l'ONU a rétabli le 28 septembre ses sanctions contre l'Iran, levées il y a dix ans.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi, lors d'une rencontre au Caire (Egypte), le 9 septembre 2025. (AHMED HASAN / AFP)
Le ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi, lors d'une rencontre au Caire (Egypte), le 9 septembre 2025. (AHMED HASAN / AFP)

Il assure qu'une décision sera annoncée prochainement sur le sujet. Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi a affirmé, dimanche 5 octobre, que la coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) "n'est plus pertinente" depuis le retour des sanctions de l'ONU liées au programme nucléaire iranien. Devant des ambassadeurs étrangers à Téhéran, il a ainsi remis en cause l'accord conclu au Caire en septembre entre l'Iran et l'AIEA, pour définir la reprise de leur coopération. 

Téhéran avait suspendu en juillet toute coopération avec l'agence onusienne du nucléaire, après les bombardements de sites nucléaires iraniens en juin par Israël et les Etats-Unis durant une guerre de douze jours. A l'initiative de la France, du Royaume-Uni et de l'Allemagne, l'ONU a rétabli le 28 septembre ses sanctions contre l'Iran. Elles avaient été levées dix ans plus tôt, dans le cadre d'un accord prévoyant un encadrement de son programme nucléaire. Les Etats-Unis, sous le premier mandat du président Donald Trump, s'étaient retirés en 2018 de cet accord. Téhéran s'est affranchi en représailles de certains engagements, en particulier sur l'enrichissement d'uranium.

L'Iran enrichit de l'uranium à un niveau élevé

Selon l'AIEA, l'Iran est le seul pays non doté de l'arme nucléaire à enrichir l'uranium à un niveau élevé (60%), proche du seuil technique des 90% nécessaire à la fabrication de la bombe atomique. La République islamique se défend d'avoir de telles ambitions militaires mais insiste sur son droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour produire de l'électricité.

Téhéran a plusieurs fois averti qu'un retour des sanctions entraînerait une suspension de la coopération avec l'AIEA. Il n'est pas clair dans l'immédiat si l'Iran compte complètement rompre avec l'Agence. Depuis le retour des sanctions onusiennes, un certain nombre de politiques iraniens appellent à une sortie du Traité de non-prolifération (TNP), auquel leur pays adhère depuis 1970. Le TNP oblige les Etats signataires à déclarer et placer leurs matières nucléaires sous le contrôle de l'AIEA.

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